Par Stéphan Altasserre (sources : Trud, Novini)
Jeudi 13 avril 2017, le gouvernement bulgare a approuvé le Rapport sur l’état des forces de défense et armées en 2016 et a offert à l’Assemblée nationale de l’examiner à son tour. Ce document reflète l’état actuel des composants militaires de la sécurité nationale et les résultats de la mise en œuvre des politiques publiques dans le domaine de la défense au cours de l’année écoulée.
En 2016, les forces armées ont réalisé 258 exercices et participé à 14 missions ou opérations de déploiement à l’étranger sous mandat de l’OTAN, de l’UE et de l’ONU (à travers la mise en place de rotations affectant 760 soldats). 2.700 effectifs avaient été affectés à la protection de la frontière avec la Turquie; il s’agit d’un espace stratégique à la fois pour la Bulgarie et pour l’UE, son voisin turc étant une puissance régionale accueillant sur son sol des milliers de réfugiés originaires du Moyen-Orient et dont l’objectif est souvent de rejoindre les pays de l’Union pour se mettre à l’abri.
Même si cette présence sur différents fronts a été assurée, les observateurs ont aussi relevé que les forces armées bulgares n’ont été que partiellement en mesure d’assurer leur mission de protection de la souveraineté territoriale du pays et de répondre aux engagements pris auprès de l’OTAN. Ces difficultés à assurer les tâches confiées sont liées à la pénurie en matériel et en ressources humaines, ainsi qu’à l’obsolescence de l’équipement militaire des troupes bulgares.
Par voie de conséquence, le Rapport conclut à la nécessité du recrutement de nouveaux effectifs et de la dotation d’un matériel plus adapté et fiable. L’augmentation du contingent et des mesures en faveur des carrières militaires devraient être mises en œuvre, afin d’accroitre les effectifs et de professionnaliser les armées (obtenir des soldats mieux formés et plus expérimentés) grâce à l’augmentation du budget militaire (actuellement autour de 1,5% du PIB) à hauteur de 2% du PIB. Ceci permettrait à la défense bulgare de revenir à son niveau de 2003. Pour rappel, entre 2003 et 2016, elle a dû faire face à la suppression de 10 à 15.000 postes, conséquence directe de la crise financière de 2008, et à la fin du service civique militaire (2008) qui l’a privée d’une autre partie de ses effectifs.