Bulgarie : difficile application des mesures de confinement dans les quartiers roms

L’état d’urgence a été décrété en Bulgarie le 13 mars 2020, obligeant notamment les ressortissants bulgares revenant de l’étranger à s’auto-isoler pendant quatorze jours dès leur retour. Cette mesure concerne 200 000 personnes, principalement expatriées, qui sont rentrées dans le pays d’origine au cours des 20 derniers jours. Depuis le 17 mars, le ministre de la Santé interdit également les rassemblements de plus de deux personnes âgées dans tous les lieux publics. Cette réglementation d’exception est généralement bien respectée sur l’ensemble du territoire bulgare.

Toutefois, le ministre de l’Intérieur Mladen Marinov a récemment déclaré que sans une forte présence policière, ces mesures ne pourront pas être appliquées de manière rigoureuse dans les quartiers roms du pays. Des habitants du ghetto de Plovdiv (Stolipinovo) violeraient par exemple régulièrement leur obligation d’isolement (28 personnes y étaient officiellement confinés le 19 mars), un comportement qui inquiète les autorités locales. En conséquence, le ministre aurait souhaité le déploiement de l’armée, mesure à laquelle s’oppose le président Roumen Radev.

Une campagne de sensibilisation au Covid-19 a bien été lancée dans les quartiers et villages roms. Malgré cela, les médiateurs sanitaires peinent à faire respecter les consignes : dans le quartier d’Ihtiman (district de Sofia), les rues sont bondées, les personnes âgées sont toujours au contact du reste de la population, aucun geste barrière n’est appliqué et les nuits sont toujours aussi festives. Dans certains cas, des contrôles sont effectués par la police à la sortie des quartiers tsiganes, comme à Fakulteta (Sofia).

Sources : Radio nationale bulgare, BGNES, Nova TV, Vesti, Svobodna Evropa, News BG.