Par Stéphan Altasserre (sources : Institute for Market Economics, Dnevnik)
La société bulgare a connu une transition postsocialiste difficile avec une première crise en 1990/1991, puis une seconde en 1996/1997, se traduisant par l’effondrement brutal de l’économie du pays. Le contrecoup de la crise internationale de 2008 s’est ensuite fait sentir dans ce pays en 2009 et a perduré jusqu’au début des années 2010 avant que l’économie ne semble recouvrer sa santé en 2015 (croissance de 3,6%, contre 1,3% l’année précédente).
Le 15 février 2018, l’Institut pour l’économie de marché de Sofia (IME, le plus ancien think tank spécialisé sur la politique économique de la Bulgarie) a publié son analyse de l’état de l’économie bulgare pour les derniers mois de l’année 2017. Il indique qu’une stabilisation s’est opérée: la croissance du produit intérieur brut (selon les données ajustées) au quatrième trimestre s’est élevée à 3,6%. Ces données sont encourageantes, même si la croissance avait atteint 3,9% lors du trimestre précédent. L’objectif gouvernemental de 4% pour l’ensemble de l’année 2017 n’est donc pas d’actualité.
Le think-tank note que ce contexte favorable a permis au pays créer de nouveaux emplois. Au cours du second semestre 2017, près de 172.300 personnes ont trouvé un emploi, la Bulgarie retrouve ainsi un niveau d’activité avoisinant celui de 2007.
Principal bémol toutefois, bien que le taux d’emploi actuel (52-53% pour la population âgée de plus de 15 ans) dépasse actuellement celui de 2008 (51-52%), les actifs sont moins nombreux (200.000 de moins). Ce phénomène s’explique par l’importance de l’émigration et la croissance naturelle négative. L’IME émet une autre réserve, liée au fait que les investissements en capital fixe n’ont pas dépassé 4 milliards de leva (2 milliards d’euros) au cours du dernier trimestre, alors que lors de la période 2005-2008, ils dépassaient régulièrement 6 milliards de leva par trimestre.