Bulgarie : remaniement du gouvernement en amont des élections

La situation politique en Bulgarie reste marquée par une instabilité chronique, avec la mise en place d’un nouveau gouvernement intérimaire sous la direction de Dimitar Glavchev, nommé pour la deuxième fois Premier ministre intérimaire par le président Roumen Radev. Ce gouvernement provisoire, chargé de gérer les affaires courantes jusqu’aux élections anticipées prévues le 27 octobre, a vu peu de changements dans ses rangs, hormis le remplacement de trois ministres clés : le ministre de l’Intérieur, le ministre des Affaires étrangères et le ministre des Transports.

Le président Radev avait précédemment rejeté une proposition pour un autre cabinet intérimaire, principalement en raison de la réticence à remplacer Kalin Stoyanov au poste de ministre de l’Intérieur, ce qui avait suscité une vive opposition. K. Stoyanov est une figure controversée, accusée par certains groupes politiques de ne pas être en mesure de garantir l’intégrité des prochaines élections. En Bulgarie, l’achat de votes et la manipulation des résultats électoraux sont des pratiques répandues, particulièrement dans les quartiers défavorisés et les petites villes. Or, le ministre de l’Intérieur joue évidemment un rôle crucial dans la supervision des forces de l’ordre qui sont chargées de veiller à ce que les élections se déroulent de manière juste et transparente. R. Radev a donc insisté pour que K. Stoyanov soit remplacé, estimant que sa présence au sein du gouvernement intérimaire risquait de compromettre la crédibilité du processus électoral.

Cette exigence a finalement été acceptée par D. Glavchev, qui a proposé Atanas Ilkov, l’ancien chef de la police nationale, pour le poste. Bien que cette nomination ait également été critiquée par certains en raison des liens présumés de l’intéressé avec des figures politiques influentes, elle a été perçue comme un compromis visant a apaiser les tensions et a renforcer la confiance des électeurs dans la tenue du scrutin.

Le nouveau gouvernement intérimaire doit donc faire face à la tâche délicate de garantir des élections libres et transparente dans un contexte de méfiance généralisée et de suspicions de fraude électorale. Ces élections seront les septièmes organisées en Bulgarie en un peu plus de trois ans, reflétant l’instabilité politique persistante du pays. La Bulgarie, qui reste l’un des pays les plus pauvres de l’Union européenne, cherche désespérément à sortir de cette crise politique qui dure depuis 2021 et à rétablir une certaine stabilité.

Sources : Sofia Globe, Euractiv.