Bulgarie : un pays en quête de stabilité politique

Depuis deux ans, les multiples élections législatives organisées en Bulgarie (4 avril, 11 juillet, 14 novembre 2021, 2 octobre 2022, 2 avril 2023) ont révélé l’extrême fragmentation de la scène politique locale, entravant la formation d’un gouvernement stable.

Le 2 avril 2023, les électeurs ont donc été appelés à élire de nouveau les 240 députés de la 48ème législature de l’Assemblée nationale pour un mandat de quatre ans (taux de participation de 40,6 %). Une fois de plus, les résultats du scrutin ont confirmé, tout comme lors du précédent vote, la fragmentation du paysage politique et fait reculer la perspective d’un gouvernement pérenne. Aucun camp n’est parvenu à obtenir une majorité absolue : GERB-SDS (Boïko Borissov) a obtenu 25,39 % des suffrages, PP-DB (Kiril Petkov et Hristo Ivanov) 23,55 %, le parti V (Konstantin Kostadinov) 13,58 %, le DPS (Mustafa Karadayi) 13,18 %, BSPzB (Korneliya Ninova) 8,56 % et le parti ITN (Slavi Trifonov) 3,94 %.

Cette fragmentation politique peut être attribuée à plusieurs facteurs. Parmi eux, on peut citer la forte polarisation politique autour du parti Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB) de B. Borissov. C’est ce qui avait conduit en 2020 aux manifestations massives contre la corruption, les abus de pouvoir et l'injustice sociale. Par ailleurs, les élections d’octobre 2022 avaient été marquées par la montée en puissance de nouvelles formations (BSP, Renaissance et Réveil bulgare) russophiles, qui ont introduit un schisme supplémentaire au sein de l’Assemblée. Ces nouveaux partis avaient remporté un nombre important de voix et de sièges, ce qui avait compliqué la tâche pour former un gouvernement stable. Enfin, la violence des divergences politiques avait conduit à l’effondrement du parti Il y a un tel peuple (ITN) qui n’avait pas obtenu de représentation à l’Assemblée nationale. Le nouveau parti Nous continuons le changement de Kiril Petkov avait alors permis la formation d’un gouvernement, trop peu stable toutefois pour ne pas s’effondrer rapidement (le 24 janvier, le Président Radev annonçait la convocation des élections anticipée du 2 avril).

Aujourd’hui, le défi posé aux gagnants du nouveau scrutin est donc de nouveau de chercher un moyen de travailler ensemble pour surmonter ces obstacles et tenter de créer une coalition viable. Au vu des résultats du vote, nombreux sont ceux qui parient sur la tenue prochaine de nouvelles élections !

Sources : VESTI, BTA, PRKernel.