Par Céline Bayou (sources : Rossiïskaïa Gazeta, Vesti.ru)
Le 11 mai 2016, le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, a annoncé depuis Sotchi le raccordement complet de la péninsule de Crimée au réseau électrique russe via le détroit de Kertch. Désormais, 85% des besoins électriques de la Crimée sont acheminés par quatre câbles dont le dernier vient tout juste d’être installé, le reste sera produit sur place. Les quatre câbles permettent d’acheminer 800 mégawatts (MW), ce qui est tout à fait confortable pour le territoire concerné. La péninsule n’a donc plus besoin des approvisionnements qui venaient d’Ukraine avant 2014 et son annexion par Moscou. Le ministre en a profité pour annoncer la mise en service, en septembre 2017, des premiers blocs des centrales électriques de Simféropol et de Sébastopol. Chacune de ces centrales sera dotée de deux blocs de 235 mégawatts-heures (MWh). L’objectif, a expliqué le ministre, est d’assurer l’autonomie électrique complète de la péninsule.
À cette occasion, le Président russe Vladimir Poutine a félicité par vidéoconférence tous ceux qui ont contribué à la réussite du pont énergétique et remercié les Criméens de leur confiance: «Nous avons réussi à rompre le blocus énergétique dans des délais très serrés», a-t-il jugé. Il a insisté sur le défi technologique et l’emploi de techniques nouvelles. Et précisé: «À vrai dire, je ne doute pas que nous soyons en mesure, si nécessaire, de rompre n’importe quel blocus si quelqu’un voulait nous y pousser.»
Il est vrai que, depuis novembre 2015, certaines régions de Crimée ne bénéficiaient que de raccordements électriques épisodiques, quelques heures par jour, et avaient dû s’organiser autour de générateurs de fortune.
Tout à son enthousiasme, le Président a noté que les capacités dont est désormais dotée la péninsule sont largement suffisantes, voire supérieures aux besoins, y compris pour la période estivale «lorsque des millions de vacanciers viennent dans la péninsule». Mais il ne compte pas s’en tenir là: il a bien noté, lors de ses séjours, la vétusté du système de transmissions électriques de la région et s’est dit prêt à investir plus de 50 milliards de roubles dans la modernisation des installations à horizon 2020. Les lendemains qui chantent sont donc pour demain avec des infrastructures qui contribueront «à la croissance de l’économie, à la création de nouvelles entreprises industrielles, au renforcement de la sphère sociale et au développement du bâtiment». En conclusion, V.Poutine a chargé le ministère de l’Énergie de veiller au contrôle de ces chantiers.