Le 29 décembre, les Croates se sont rendus aux urnes à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle. Le président sortant Zoran Milanović (Parti social-démocrate) est arrivé largement en tête, bien plus que ne le prévoyaient les sondages, puisqu’il a recueilli 49,09 % des voix (797 938) et a manqué de peu une réélection dès le premier tour. Force est de constater que le chef de l’Etat bénéficie d’une grande popularité sur l’ensemble du territoire. En effet, il a devancé l’ensemble de ses concurrents dans les 20 comitats croates (divisions administratives dirigées par l’équivalent d’un préfet) et dans la circonscription de Zagreb. Jusque-là, seul Stjepan Mesić, Président de 2000 à 2010 et affectueusement surnommé Stipe Mesić (Union démocratique croate - HDZ), avait réussi une telle performance en dominant dans l’ensemble des circonscriptions du pays en 2005.
L’autre candidat qualifié pour le second tour est le député conservateur Dragan Primorac. Cet ancien ministre des Sciences et de l’Éducation n’a toutefois obtenu que 19,35 % des votes (314 663). Derrière les deux hommes suivent la députée conservatrice et eurosceptique Marija Selak Raspudić qui n’a recueilli que 9,25 % des voix (150 435), puis la députée social-démocrate Ivana Kekin avec 8,89 % (144 533), l’ex diplomate Tomislav Jonjić (Parti croate des droits) avec 5,09 % (82 787), le député conservateur Miro Bulj avec 3,82 % (62 127), Branka Lozo (parti de droite Maison et le Rassemblement national) avec 2,41 % (39 321) et l’entrepreneur Niko Tokić Kartelo avec 0,88 % (14 409).
Z. Milanović et D. Primorac s’affronteront lors du second tour le 12 janvier, mais l’avance du premier laisse peu d’espoir au député conservateur, même si les adhérents du HDZ déclarent croire encore en la victoire de leur candidat. D. Primorac assure qu’il conduira, s’il est élu, une politique plus occidentale contribuant à unifier le peuple croate et continue à critiquer le Président sortant qu’il taxe de russophile et qualifie d’acteur de la désunion nationale.
Sources : Jutarnji List, site izbori (Commission électorale d'État), Dnevnik.