Des travailleurs est-européens au cœur de clusters préoccupants en Allemagne et en Italie

En mai 2020, la presse allemande évoquait un cluster qui s’était déclaré à Kosfeld (Bavière) composé majoritairement de personnes de nationalités bulgare et roumaine. Le 20 juin, les autorités allemandes révélaient à leur tour l’infection à la Covid-19 de près de 1 300 employés originaires d’Europe de l’Est travaillant dans l’entreprise d’abattage de viande Tönnies à Gütersloh (Rhénanie du Nord-Westphalie) : il s’agit de 946 Roumains, de 236 Polonais et de 103 Bulgares. Plusieurs d’entre eux (13 Roumains, 6 Polonais et 2 Bulgares, dont l’état de santé apparaissait plus préoccupant, ont été hospitalisés). Le confinement des 6 500 employés de l’usine a été décidé, puis celui de deux arrondissements de Rhénanie du Nord-Westphalie. Le Premier ministre de ce Land a indiqué que les Bulgares et les Roumains étaient à l’origine de l’infection, révélation jugée préoccupante dans la mesure où trois Bulgares de l’abattoir avaient quitté le pays avant d’avoir pu être placés en isolement.

Le 24 juin, l’ambassade de Bulgarie à Berlin a confirmé que des employés bulgares de l’usine d’abattage d’Oldenburg (Basse Saxe), où plusieurs centaines de ces ressortissants travaillent, avaient eux aussi été infectés. Des investigations sont en cours pour déterminer si les conditions de travail dans ces entreprises pourraient être à l’origine de la diffusion rapide du virus.

En Italie, un foyer de contamination à la Covid-19 impliquant 43 saisonniers agricoles bulgares a également été détecté dans des immeubles d’habitation occupés illégalement dans la ville de Mondragone près de Naples. Certains d’entre eux, des membres de la communauté rom originaires de Sliven et Stara Zagora, avaient rompu le confinement qui leur était imposé en se rassemblant dans leur quartier (qui compte près de 700 Bulgares) et en réalisant une marche à travers la ville, le 25 juin : cette initiative a été à l’origine d’affrontements avec certains riverains italiens, venus ensuite provoquer les saisonniers dans leur quartier en scandant « Mondragone est à nous », poussant les autorités locales à dépêcher sur place 50 militaires chargés de rétablir et de maintenir l’ordre, dès le 26 juin. Pour rappel, jusqu’à ces infections, la Campanie avait été faiblement affectée par la pandémie.

Sources : BNR, bTV, Dnevnik, Nova TV, AFP, Agence Focus.