Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a convié pour des pourparlers à Moscou, le 9 octobre, ses homologues arménien et azerbaïdjanais, à la suite de la reprise des combats survenue entre les deux pays depuis le 27 septembre 2020. Durant onze jours, l’inaction de Moscou avait interrogé nombre d’observateurs, en raison de la localisation stratégique du conflit dans l’étranger proche russe et des possibles répercussions internationales.
Après des échanges qui ont duré plus de 10 heures, S. Lavrov a annoncé l’établissement d’un cessez-le-feu effectif le 10 octobre à 11h00, heure de Moscou (12h00 à Paris). Cette trêve prévoit notamment :
- l’échange de prisonniers de guerre et autres détenus, ainsi que celui des dépouilles de victimes du conflit et la mise en place de solutions humanitaires, le tout avec médiation et selon les critères du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) ;
- le lancement de négociations entre les républiques d’Azerbaïdjan et d’Arménie, avec la médiation des co-présidents du groupe de Minsk de l’OSCE (Russie, France, Etats-Unis), en vue de parvenir à un règlement pacifique du conflit ;
- la confirmation de l’invariabilité du format du processus de négociation.
Le dernier point réaffirme la position centrale du groupe de Minsk dans la résolution du conflit au Haut-Karabagh. La Turquie, qui a pris position en faveur de l’Azerbaïdjan en fustigeant depuis quelques jours l’inaction du groupe de Minsk pendant 30 ans, vient de déclarer, via son ministère des Affaires étrangères, qu’elle « soutenait les décisions avec lesquelles l’Azerbaïdjan était d’accord ».
Quelques heures à peine après la mise en place du cessez-le-feu, les deux parties s’accusent mutuellement de l’avoir violé.
Sources : Site du ministère russe des Affaires étrangères, Izvestiâ,