La Russie se dit prête à aider la Grèce. Maintenant

Par Céline Bayou (sources : Nezavissimaïa Gazeta, Teknoblog, TASS, TvRain.ru, Gazeta.ru)

Pendant que l’Union européenne continue d’afficher ses divisions à l’occasion de la tentative d’éviter (ou d’accélérer) un Grexit, la Russie, elle, avance ses pions en Grèce.

Le 12 juillet 2015, le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, a déclaré aux journalistes à Moscou que son pays est prêt à soutenir l’économie grecque en développant la coopération économique, seule à même de contribuer au redressement du pays. Le ministre étudierait notamment les modalités de fourniture directe d’énergie à l’État grec dans les plus brefs délais. Selon lui, un accord pourrait être trouvé d’ici quelques semaines.

La concordance entre cette déclaration et l’annulation du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, qui devaient discuter ce jour même de l’avenir de la Grèce dans la zone euro, ne doit vraisemblablement rien au hasard.

Depuis quelques semaines déjà, A.Novak est en relations étroites avec le ministre grec de la Restructuration de la production, de l’environnement et de l’énergie, Panayótis Lafazánis. Le 19 juin 2015, les deux hommes ont signé un mémorandum sur la construction d’un gazoduc qui, à travers le territoire grec, viendrait prolonger le Turkish Stream, ce tube censé acheminer du gaz russe via la mer Noire et la Turquie notamment, jusqu’en Europe de l’Ouest. Présenté par Moscou et Athènes comme un élément stabilisateur pour la Grèce, ce tube devrait être installé aux termes d’un accord politique entre les deux pays. Résultat d’un montage délicat, sa réalisation dépendra notamment de deux éléments, encore loin d’être acquis: sa capacité à ne pas entrer en contradiction avec les normes de l’UE concernant le transit de gaz sur le territoire de l’Union d’une part. La capacité de Moscou et d’Ankara à trouver un accord pour acheminer ce même gaz depuis les rivages de la mer Noire jusqu’à la frontière turco-grecque.