Par Hélène Rousselot (sources : Nezavissimaïa Gazeta, Fergana.ru)
Les sociétés gazières du Turkménistan (Turkmengaz), d’Afghanistan (Afghan Gas), du Pakistan (Inter State Gas System) et d’Inde (GAIL) viennent de créer une société destinée à construire le gazoduc TAPI. Les quatre sociétés détiendront des parts égales dans le capital de cette nouvelle entité. Celle-ci pourrait remplacer le consortium Central Asia Gas Pipeline, Ltd. (CentGas), composé du Turkménistan, du Pakistan, de l’américain Unocal, des japonais Inpex et Itochu Oil Exploration ainsi que du coréen Hyundai Engineering & Construction, fondé dans la capitale turkmène, Achgabad, en août 1996.
Ce projet est en effet en cours depuis le milieu des années 1990. Et c’est exactement le 15 mars 1995 que l’Afghanistan et le Pakistan signent un mémorandum à ce sujet. Mais la guerre civile et l’instauration du régime taliban en Afghanistan ainsi que le retrait d’Unocal du projet en 1998 y mettent un frein.
L’année 2012 voit une relance du projet avec la ratification, le 23 mai, par le Parlement afghan de l’accord signé le 24 avril 2008 avec le Turkménistan pour l’achat de gaz; le 17 mai, le gouvernement indien donne le feu vert à sa compagnie nationale GAIL pour signer un accord avec Turkmengaz et enfin, le 23 mai, l’indien GAIL et le pakistanais ISGS concluent un contrat avec Turkmengaz pour l’achat de gaz.
Aujourd’hui, le projet TAPI consiste en la construction d’un tube de quelque 1.800 km partant du champ turkmène de Dovletabad (découvert en 1982 et dont les réserves sont estimées à 41.733 milliards de m3 de gaz), jusqu’à Firozpour en Inde. Le coût est évalué à 7,6 milliards de dollars pour des livraisons prévues au Pakistan en 2016 et à l’Inde en 2018.