Bruxelles a pour projet de réduire de moitié la consommation de pesticides dans l’agriculture européenne d’ici 2030. Cet objectif apparaît pourtant irréalisable non seulement pour l’Italie et Malte, mais aussi pour neuf pays situés à l’est de l’UE : la Roumanie, la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Slovaquie. Le 16 octobre, ces onze pays ont proposé la suppression de cet objectif et son remplacement par un plan d’action national propre à chaque membre. Ce dernier décrirait la contribution de l’État à la réduction de la consommation de pesticides de l’Union d’ici 2030. Chaque pays aurait également le droit de « modifier de manière appropriée » sa contribution en fonction de la conjoncture et d’impératifs tels que les besoins locaux en matière de sécurité alimentaire.
Les statistiques européennes montrent que la Roumanie et la Bulgarie utilisent les plus faibles quantités de pesticides dans leurs domaines agricoles. Aussi, les agriculteurs ne comprennent pas pourquoi Bruxelles veut contraindre tous les États membres à réduire de moitié cette consommation, sans tenir compte de ce que chacun consomme. Ce sont en effet les pays d’Europe occidentale (69 % des ventes totales au sein de l’UE sont réalisées dans quatre États : l’Espagne - 21 %, la France - 20 %, l’Allemagne et l’Italie - 14 % chacune), qui sont de grands producteurs agricoles.
De plus, entre 2011 et 2021, la réduction de la consommation de pesticides en République tchèque a été de l’ordre de 36 % et de 27 % en Roumanie. Un contre-exemple est toutefois observé en Lettonie, où cette consommation a augmenté de 85 %.
Kristine de Schamphelaere, responsable de la politique agricole du groupe de campagne Pesticide Action Network Europe, a fait part de son opposition à cette proposition, mettant notamment en avant le soutien des opinions publiques de plus en plus attentives à l’écologie et à l’impact des pesticides sur leur santé.
Sources : Mediapool, Stiridinsurse, Stiri247.