Par Céline Bayou (sources : LETA, BNS, Delfi)
Le nouveau ministre lituanien de l’Énergie, Žygimantas Vaičiūnas, a déclaré le 12 décembre 2016 que la Lituanie s’aligne sur les positions de la Pologne concernant le projet de doublement du gazoduc sous-marin Nord Stream. Il a noté que son pays s’était déjà opposé à la construction du premier gazoduc qui permet de lier, à travers la mer Baltique, la Russie et l’Allemagne sans utiliser de pays de transit. Si la voix de la Lituanie semble moins audible aujourd’hui, alors que Moscou et Berlin prévoient de doubler ce tube, l’opposition lituanienne reste structurelle, a précisé le ministre. Il ne s’agit pas de renchérir sur Varsovie, sachant que la Pologne est actuellement à l’avant-poste de la résistance à ce projet qu’elle s’efforce d’empêcher par tous les moyens légaux qu’elle peut envisager. Ž.Vaičiūnas a toutefois précisé que son pays soutient «plus ou moins» les déclarations de Varsovie à ce sujet.
L’administration polonaise anti-monopole a en effet réussi à bloquer le Nord Stream 2 en juillet 2016, en prouvant que celui-ci va entraver la concurrence sur le marché européen du gaz. La chef du gouvernement polonais, Beata Szydło, avait préalablement déclaré que ce projet n’était pas nécessaire à l’Europe mais risquait au contraire de contribuer à sa désintégration. La présidente lituanienne, Dalia Grybauskaitė, a de son côté estimé que le Nord Stream 2 répond à une démarche géopolitique plus que commerciale et qu’il sert avant tout à nuire à l’Ukraine tout en désintégrant l’Europe.
La société de projet Nord Stream 2 n’en espère pas moins lancer concrètement la construction du tube en avril 2018. Le coût du projet est évalué à près de 10 milliards d’euros.