Par Julien Danero Iglesias (sources : Radio Romania Actualitati, Radio Chisinau)
En mai 2014, la population de République de Moldavie a été recensée pour la première fois depuis 2004 et les autorités ont alors été accusées d’amateurisme dans l’organisation et de partialité dans les questions posées et les réponses proposées. Il n’en reste pas moins que, alors qu’un nouveau gouvernement est toujours attendu sur la base des résultats des élections de novembre dernier, les premiers résultats du recensement viennent d’être rendus publics.
Premier constat, par rapport au recensement de 2004, la population du pays s’est réduite d’à peu près un demi-million, passant aux alentours de 2,9 millions d’habitants (sans compter les habitants de Transnistrie mais en incluant ceux partis à l’étranger, qui sont aux alentours de 330.000). Chisinau, la capitale, compte un peu moins de 500.000 habitants (une chute de 90.000 habitants par rapport à 2004) tandis que deux tiers de la population du pays vit à la campagne.
Deuxième constat, une grande partie de ceux qui se déclaraient «moldaves» il y a dix ans se déclarent aujourd’hui «roumains», la proportion des Moldaves passant de 76% en 2004 à 56% en 2014 et celle des Roumains de 2% en 2004 à 23%. Du côté des minorités, le pourcentage d’Ukrainiens baisse un peu, aux environs de 7,6%, tout comme celui des Russes, aux environs de 5,5%. Par ailleurs, 40% des Moldaves déclarent parler «roumain» et 38% déclarent parler «moldave», tandis que 13% parlent le russe.
Si ces résultats ne sont pas encore définitifs et si beaucoup ont dénoncé, donc, le manque de professionnalisme avec lequel le recensement a été effectué, ces premières conclusions mettent le doigt sur deux tendances générales à l’œuvre dans le pays: d’une part, la baisse constante de la population liée aux conditions économiques extrêmement difficiles et, d’autre part, une prise en compte par une partie grandissante de la population de l’appartenance des Moldaves à la nation roumaine.