Monténégro : retour sur l’opération ‘Lougansk’ ciblant des mercenaires pro-russes

Dans le cadre de l’opération judiciaire Lougansk (du nom de la ville du Donbass) ciblant des mercenaires de nationalité monténégrine suspectés d’avoir combattu en Ukraine dans la ville éponyme, douze hommes ont été interpellés fin novembre par la police monténégrine. Parmi eux, cinq sont originaires de Danilovgrad (plus de 5 000 hab.), deux de Niksic (58 000 hab.) et deux de Podgorica, la capitale.

Le 27 novembre, les forces de l’ordre ont arrêté Danko Savic, un ancien membre de l’armée populaire yougoslave (JNA) et de l’Armée cosaque des Balkans (pro-russe). L’homme était sous la surveillance des enquêteurs depuis juin 2025, où il avait été arrêté et mis en examen pour port et utilisation illégale d’armes et d’explosifs après la découverte à son domicile de 12 kg d’explosifs (conditionnés en paquets de 200 g). En 2018, il avait été interpellé pour la possession de 1 kg de TNT. À la suite de sa dernière arrestation, il a été placé en détention provisoire, car il est poursuivi par le parquet pour avoir servi dans une force armée favorable à la république de Lougansk en Ukraine entre 2023 et 2025. Une somme de 1,5 M€ a été retrouvée sur son compte courant.

Une carabine, des passeports étrangers, plusieurs uniformes et casques militaires, des gilets pare-balles, un livret d’engagement au front et une vingtaine d’armes (dont un fusil de chasse, trois pistolets et des sabres), un drone, plus d’un millier de munitions et des uniformes ont été découverts lors des perquisitions affectant les autres mis en cause (notamment Jovan Burić, Đorđi Vukmir, Borislav Jovović, Žarko Jovanović, Goran Kovačević, Branko Grujičić, Mladen Ajkunić et Danka Vukčević) ainsi qu’un cabinet d’avocats de Podgorica lié à l’affaire.

Ce résultat est le fruit d’investigations menées pendant plusieurs mois par les enquêteurs monténégrins, en collaboration avec le renseignement militaire monténégrin. L’affaire confirme les craintes des experts locaux de la sécurité qui considèrent que les associations cosaques forment l’un des vecteurs de l’influence politique et culturelle russe au Monténégro.

Sources : RTV Cetinje, Vijesti.