Alors qu’il est le deuxième producteur de gaz parmi les pays d’Asie centrale, l’Ouzbékistan est confronté à des pénuries régulières, qui se traduisent par des coupures de gaz pour les entreprises et les particuliers. Cet hiver, le pays est en outre confronté à des coupures d’électricité et une pénurie d’essence, provoquant des protestations et manifestations de la part de la population. Le gouvernement, lui, estime que les Ouzbeks consomment trop d’énergie, tandis que les experts dénoncent une gestion défaillante du monopole énergétique et des infrastructures vieillissantes.
Le 18 janvier 2020, le Premier ministre ouzbek, Abdulla Oripov, a annoncé que son pays pourrait mettre fin à toute exportation de gaz d’ici 2025. L’objectif serait de traiter le gaz extrait sur place et d’augmenter ainsi sa valeur.
L’Ouzbékistan produit actuellement 61 milliards de m3 de gaz par an (dont 35 à 40 milliards sont exploités par la compagnie Ouzbekneftegaz). Le pays a publié pour la première fois en juillet 2019 des données sur la structure de ses exportations de gaz, jusque-là tenues bien cachées : en 2018, le pays a vendu à l’étranger 13 milliards de m3 de gaz et il a dû en faire sortir un peu plus de 15 milliards en 2019, dont 8 ont été exportés vers la Chine, 4,5 vers la Russie, 2,5 vers le Kazakhstan et le reste vers d’autres pays d’Asie centrale.
Plus globalement, l’objectif de l’exécutif est d’augmenter les productions d’énergie dans le pays : d’ici 2030, l’Ouzbékistan devrait ainsi produire deux fois plus d’électricité, 1,8 fois plus de pétrole, 1,2 fois plus de gaz naturel et 3,3 fois plus de charbon. En matière d’électricité, il s’agit également de modifier le mix en se tournant vers des « sources alternatives ».
Au cours de l’année qui vient, l’Ouzbékistan devrait procéder, selon le Premier ministre, à l’installation de compteurs électroniques de consommation de gaz et d’électricité, ce qui devrait permettre de réduire la consommation d’énergie.
Sources : Gazeta.uz, rferl.org.