Par Céline Bayou (sources : Izvestiâ, Gazeta.ru, Rossia1, Tass)
Les médias russes se font l’écho de la décision prise le 22 juin 2017 par la Chambre basse du Parlement, le Sejm, qui a amendé la loi interdisant toute propagande du communisme: désormais, cette loi propose de détruire tous les monuments de l’ère soviétique installés sur le territoire polonais, y compris ceux dédiés à l’Armée rouge.
Au moins 469 monuments pourraient être concernés par cet amendement, dont la moitié sont dédiés à l’Armée rouge. 408 députés ont voté en faveur de l’amendement, 7 contre et 15 se sont abstenus. Les organes locaux du pouvoir pourront en outre désormais rebaptiser des ponts, rues ou places qui célèbrent des personnalités, des dates, des événements ou des organisations qui renvoient au communisme. Seuls sont protégés les monuments situés dans des cimetières et ceux relevant du patrimoine architectural.
Cette décision a provoqué la colère du responsable du comité aux Affaires internationales de la Douma russe, Leonid Sloutski, qui y voit la manifestation de la russophobie débridée qui atteint selon lui la majorité des membres du Sejm. Il a estimé que cette décision est une insulte à la mémoire des Soviétiques qui ont défendu la Pologne contre les nazis. On estime que plus de 600.000 soldats et officiers soviétiques sont morts sur le territoire de la Pologne durant la Seconde Guerre mondiale. L.Sloutski a en outre noté une provocation assumée de la part du Sejm qui a adopté cette loi précisément le 22 juin, Jour de la mémoire et du deuil en Russie, qui commémore les millions de morts soviétiques engagés dans la lutte contre le nazisme.
La vice-présidente de la Douma russe, Irina Iarova a elle aussi exprimé son mécontentement: «Les députés du Sejm ont semble-t-il perdu leur conscience et leur tête». Elle a regretté qu’aucun député ne soit intervenu pour rappeler les conclusions du tribunal de Nuremberg qui a pourtant reconnu que les soldats soviétiques ont non seulement libéré du fascisme leur propre pays mais ont aussi contribué à la libération de l’Europe et du monde.