Par Stéphan Altasserre (sources : Jurnalul National, AGERPRES)
Début décembre 2017, les procureurs de la Direction nationale anticorruption (DNA) ont engagé des poursuites pénales contre l’actuel maire de Constanţa, Decebal Făgădău (Parti social-démocrate roumain – PSD). Des faits de trafic d’influence, un délit assimilé en Roumanie à la corruption, lui sont reprochés. En effet, lors de la conférence de presse du 4 décembre, les magistrats du Parquet ont déclaré que l’enquête dont il fait actuellement l’objet est liée à la construction illégale d’un bâtiment d’hébergement et de restauration publique dans la zone centrale de Mamaia, sur la base d’un permis délivré en 2009 par la mairie de la municipalité de Constanţa. Or, le dit permis a été délivré sans respecter l’interdiction de bâtir dans la zone de protection de la côte de la mer Noire, où toute construction est interdite.
En 2012, la Cour d’appel de Constanţa avait annulé le permis litigieux délivré en 2009. Mais le maire alors en exercice de Constanţa, Radu Ștefan Mazăre (PSD), a demandé l’annulation de l’arrêt de la Cour d’appel le 22 août 2013 et D.Făgădău, alors adjoint au maire, a signé un nouveau permis de construire le 3 septembre suivant. Ces initiatives ont interpellé les procureurs locaux qui ont alors ouvert une enquête à leur encontre.
Pour rappel, dans le cadre de la même affaire, l’ancien maire R.Ș.Mazăre, jusqu’alors le principal mis en cause dans ce dossier, avait été arrêté et interrogé en mai 2015 avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. De plus, Nicoleta Constantin (ancien chef du Service des autorisations de construction à la mairie de Constanţa), Antonela Dinescu (ancien directeur exécutif adjoint du département de l’Administration municipale de Constanţa) et Luiza Elena Tănase (architecte en chef des services municipaux de la même ville) sont tous trois mis également en cause dans ce dossier, ce qui ajoute au discrédit dont les élites politiques locales roumaines font actuellement l’objet.