Par Stéphan Altasserre (sources : Jurnalul National, News Ournet)
Le colonel Daniel Dragomir, ancien officier du Serviciul Român de Informații (SRI, Service de sécurité chargé du renseignement intérieur), a révélé ce mois-ci sur son blog personnel le nom d’une dizaine de sociétés commerciales qu’il prétend être protégées par les services de renseignement de son pays. Il s’agit des entreprises suivantes: Siveco România, Grupul Asesoft et SC Teamnet, Daco Pro (secteur du tourisme), Aedificia Carpații SA, Grup Servicii Petroliere, Hexi Pharma, Medicare Technics et TCE 3 Brazi. Selon le blogueur, en dix ans ces sociétés auraient reçu des contrats d’une valeur de plusieurs milliards de lei (1 leu=0,2 euro).
Une des sociétés figurant sur la liste de D.Dragomir, Aedificia Carpaţii SA, est une entreprise de construction contrôlée par l’homme d’affaires Petre Badea, un des anciens employés du Carpathian Trust qui a commencé à développer ses affaires sous le régime Ceausescu. Le 18 octobre 2017, cette société a obtenu un contrat d’un montant de 650.000 euros afin de réaliser des travaux de rénovation dans les locaux du Musée du paysan roumain (Bucarest). Cet accord a été trouvé après une négociation directe avec le ministère roumain de la Culture sans qu’aucun appel d’offres n’ait été lancé, ce qui a interpellé l’ancien officier du SRI. La presse note également qu’Aedificia Carpaţii SA aurait récemment remporté un contrat en vue de la réhabilitation du siège du Service de renseignement roumain à Voluntari, dans le comté d’Ilfov.
Au cours des dix dernières années, le ministère de la Culture aurait missionné la société de Petre Badea pour conduire des travaux dont le coût total est évalué à près d’un milliard de lei (soit plus de 217 millions d’euros).