Par Céline Bayou (sources : Rossiïskaïa Gazeta, Interfax)
Alors que le 21 janvier marque le 92e anniversaire de la mort de Vladimir Illitch Lénine, le Président russe, Vladimir Poutine, lui a réservé une étrange commémoration en évoquant son bilan à l’occasion d’une réunion du Conseil de la science, de la technologie et de l’éducation.
Après l’intervention du responsable de l’institut Kourtchatov, Mikhaïl Kovaltchouk, qui s’était risqué à un parallèle empathique et poétique avec la gestion du père de la Révolution, le Président russe l’a repris sèchement, précisant que la force de la pensée louée chez Lénine doit déboucher sur des résultats satisfaisants, «pas comme chez Vladimir Illitch». Il a ensuite précisé que cette «pensée» a conduit à la destruction de la Russie historique et à l’échec de l’Union soviétique. «Il y a eu beaucoup d’idées comme l’autonomisation ou autres. On a placé une bombe atomique sous l’édifice qui s’appelle Russie et elle a explosé plus tard. Quant à la révolution mondiale, nous n’en avions pas besoin.»
Cette sortie sur le rôle destructeur de Lénine a valu au Secrétaire de presse du Président, Dmitri Peskov, de se livrer à une mise au point auprès des journalistes: il n’est pas question d’«enterrer le père de la Révolution». Il ne faut pas s’inquiéter de cette sortie, a expliqué en substance de Secrétaire de presse, et il ne s’agit que de l’avis personnel du chef de l’État. Et de préciser que «chacun, y compris le Président, a le droit d’avoir son avis sur le rôle de telle ou telle personnalité dans l’histoire». D’ailleurs, a-t-il ajouté, la question de l’enterrement concret de Lénine n’est pas à l’ordre du jour au Kremlin.
