Accusée de production et circulation illégales de contenus pornographiques et de promotion de relations sexuelles non traditionnelles pour avoir milité en faveur des droits LGBT et diffusé des dessins sur les réseaux sociaux (dont VKontakte), l’artiste-activiste LGBT et féministe Ioulia Tsvetkova est passible de 6 ans d’emprisonnement. Inculpée une première fois en juin 2020, elle a été assignée à résidence à partir de novembre 2020. Depuis, les poursuites administratives se sont accumulées.
Le 1er mai 2021, sa mère a fait savoir que l’artiste entamait une grève de la faim : elle demande l’accélération de son jugement, alors que l’affaire a été reportée à plusieurs reprises, mais aussi l’ouverture du processus au public (en mars, le tribunal de Komsomolsk-sur-l’Amour a décidé de fermer le procès au public en raison du caractère pornographique des matériaux examinés). Enfin, elle exige l’attribution d’un avocat, droit qui lui est dénié au nom de la « simplicité » de l’affaire, alors que deux procureurs ont été désignés pour la traiter.
La mère de l’accusée dénonce l’arbitraire totale de cette prétendue justice : « Si, pour une raison quelconque, la police décide que vous êtes un criminel, alors vous pouvez être privé de tous vos droits ».
Sur la page Facebook de sa mère, la jeune femme de 26 ans explique son choix de résistance non violente lié à sa prise de conscience de l’impossibilité de rester silencieuse plus longtemps, à observer « la honte qui se déroule dans le pays et la façon dont ma vie est en train de dérailler. […] Mon exigence est simple : je demande à l’État de se comporter en homme », c’est-à-dire d’organiser un procès ouvert et juste.
Sources : Novaya Gazeta, Znak.com, Artreview.com, Facebook.