Le 25 avril, 3 588 869 électeurs albanais étaient attendus dans les 5 199 bureaux de vote du pays afin de renouveler leurs 140 députés. Pour 107 024 d’entre eux, les plus jeunes, il s’agissait de leur premier scrutin. Cependant, les dirigeants politiques jouissant d’une faible crédibilité auprès de l’opinion publique albanaise, seuls 46 % des électeurs (53,4 % d’hommes et 46,6 % de femmes) ont accompli leur devoir.
À l’issue du scrutin, les résultats se sont fait attendre : en effet, le dépouillement s’est achevé tardivement, le 28 avril après la limite réglementaire des 48h00. In fine, la liste du Premier ministre Edi Rama (Parti socialiste d’Albanie – PSSh), créditée de 48,7 % des voix, arrive en tête devant celle du Parti démocrate d’Albanie (PDSh) qui a obtenu 39,4 % des suffrages, et le Mouvement socialiste pour l’Intégration, avec 6,8 %.
La majorité parlementaire se voit donc reconduite avec 74 sièges. Cette confortable avance du chef de gouvernement a incité un certain nombre d’observateurs à le féliciter dès le 27 avril, sans attendre les résultats officiels de la Commission électorale. C’est notamment le cas du groupe social-démocrate du Parlement européen (dont le PSSh est membre) qui a salué la victoire d’E. Rama aux élections, tout en l’encourageant à poursuivre les efforts entrepris en vue de l’adhésion européenne.
Depuis sa cellule de détention à La Haye (l’homme d’État y fait actuellement face à des accusations de crimes de guerre devant le Tribunal pénal international, pour des faits survenus entre 1998 et 1999), l’ancien président Hashim Thaçi a également congratulé son « frère » Edi Rama, pour son succès électoral.
Le 28 avril, Edi Rama a pris la parole publiquement place Skanderbeg à Tirana . Il a tendu la main à Lulzim Basha (PDSh), proposant à ce dernier une coopération dans l’intérêt de tous, tout en soulignant qu’il voulait « être le Premier ministre de tous les Albanais » et pas seulement de ceux qui lui ont « donné ce troisième mandat ». L’opposition ne semble pas prête à accepter cette main tendue : la veille, L. Basha avait dénoncé « la mafia d'Edi Rama qui a injecté des millions d’euros pour acheter les élections ».
Sources : Agjencia Telegrafike Shqiptare, Koha Jone, Gazeta Projekti.