Russie : un drôle de réveillon pour les immigrés à Saint-Pétersbourg

Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2024, la police de Saint-Pétersbourg a procédé à des arrestations massives dans la ville, raflant au moins 3 000 migrants. Plus de 600 d’entre eux étaient en situation irrégulière. Ils ont d’abord été rassemblés dans des postes de police, tandis que des femmes et des enfants, également arrêtés, auraient été rassemblés à Krasnoe Selo.

Au cours de l’opération baptisée « Azamat », la police a bouclé des quartiers entiers du centre de Saint-Pétersbourg et effectué des arrestations dans la rue ainsi que des perquisitions dans des appartements et des foyers où étaient logés les migrants. Certaines sources affirment qu’un groupe d’une trentaine de personnes a été arrêté alors que ses membres, déguisés en Père Noël et en « Fille des neiges », tentaient de franchir le cordon.

Le 1er janvier, des représentants de l’armée seraient venus « proposer » aux détenus de s’engager comme « volontaires », menaçant les moins enthousiastes d’expulsion de leur famille hors de Russie et proposant à ceux non dotés de la citoyenneté russe de l’obtenir au terme d’une procédure accélérée. Selon Novaya Gazera Europa, au moins 1 500 détenus auraient consenti à signer un contrat avec le ministère russe de la Défense. Depuis quelques mois, les autorités russes multiplient ces offres d’engagement contre procédure accélérée de naturalisation, tout particulièrement à l’attention de ressortissants d’Asie centrale. Lors de ces raids, la police envoie directement les nouveaux naturalisés dans les centres d’enrôlement.

Actuellement, selon le ministère russe de l’Intérieur, 6,4 millions de citoyens étrangers vivent en Russie, essentiellement pour raison économique. La plupart d’entre eux viennent du Kirghizstan, d’Ouzbékistan et du Tadjikistan.

Sources : Novaya Gazeta Europa, Fontanka.ru, TASS, Meduza.io.