Le 17 juin 2021, six personnes, dont Andrej Holák, vice-président du conseil d’administration de la société par actions MH Manažment (ancien Fonds national de propriété), ont été arrêtées par des enquêteurs de l’Agence nationale slovaque de lutte contre la criminalité (NAKA). Ces investigations sont directement liées à l’affaire Mýtnik, dans laquelle l’homme d’affaires Jozef Brhel, son frère Peter Brhel et l’ancien chef de la section informatique de l’administration financière Milan Grega sont déjà inculpés depuis janvier 2021. Depuis quelques semaines, l’ancien chef de l’administration financière František Imrecze, mis en cause dans la même affaire, a commencé à coopérer avec la police, permettant de nouvelles avancées dans l’enquête en cours.
L’arrestation d’A. Holák serait liée à l’acquisition d’un système informatique pour la gestion financière. Par le passé, l’homme a été membre de plusieurs conseils de surveillance, secrétaire d’État et vice-président de l’Office des marchés publics. Il avait démissionné de ces nombreuses fonctions à la demande de Ľuboš Lopatka, le PDG de MH Manažment.
Après avoir été interrogé et avoir contesté l’ensemble des accusations portées contre lui, A. Holák a été remis en liberté le soir même sans qu’il ne soit pour autant mis fin aux investigations le visant personnellement. Mais, dès le lendemain, la chaîne TV Markiza révélait que l’intéressé, qui devait rester à la disposition des enquêteurs, était signalé en fuite. Dans ce contexte, le ministre de l’Économie Richard Sulík (parti libéral Liberté et Solidarité) qui l’avait soutenu jusqu’à son arrestation, malgré plusieurs avertissements faisant état de soupçons de corruption, a été directement mis en cause par l’opposition. En effet, l’ancien chef du gouvernement Igor Matovič (OĽaNO, parti conservateur) avait demandé à R. Sulík de remplacer A. Holák dès le printemps 2020, sans qu’il ne soit donné suite à cette requête.
Le 19 juin, un communiqué du parti OĽaNO a exhorté R. Sulík à démettre immédiatement de ses fonctions l’ensemble de la direction de MH Manažment (c’est-à-dire les collaborateurs d’A. Holák) et à la remplacer par « des personnes honnêtes et professionnellement préparées, non accusées de corruption ». D’après les conservateurs, « le moment est venu pour R. Sulík d’assumer la responsabilité politique » de cette affaire. OĽaNO accuse le gouvernement actuel d’avoir voulu protéger certains membres ou proches du gouvernement précédent. Le député Peter Kremský évoque même dans cette affaire une véritable « continuité » entre le gouvernement actuel et le précédent.
Sources : UJSZO, TA3, site du ministère slovaque de l’Économie.