Le chef du renseignement militaire ukrainien, le général Kirilo Boudanov, a annoncé le 25 février sur sa chaîne Telegram que des surprises attendaient les occupants russes en Crimée et recommandé à la population de ne pas utiliser le pont de Kertch (ou pont de Crimée), qui relie depuis 2018 la Russie continentale à la péninsule occupée de Crimée.
« La guerre de la Russie contre l’Ukraine a débuté non pas il y a deux ans mais il y a dix ans, avec l’occupation de Crimée ukrainienne. Mais ni l’État ukrainien ni les Ukrainiens n'ont accepté de reconnaître le droit de l'agresseur sur le territoire de la Crimée », précise-t-il dans une vidéo diffusée en milieu de journée.
K. Boudanov rappelle que, pour que l’Ukraine achève sa contre-offensive et assure sa défense, elle doit contrôler la zone maritime de la mer Noire et assurer sa présence en Crimée. Et le travail avance : la Russie a perdu un quart de ses navires en mer Noire et a dû replier sa Flotte vers l’Est, mais aussi redéployer son aviation, les aérodromes et installations militaires de Crimée étant sous le feu constant ukrainien.
Le responsable du renseignement militaire remercie la population de Crimée qui, selon lui, a renforcé sa résistance à l’occupant et transmet des informations précieuses à ses services : « Nous avions promis qu’en 2023, les Forces spéciales ukrainiennes seraient en Crimée et nous avons tenu notre promesse. De nouvelles surprises attendent les ennemis et je ne recommanderais pas à la population civile d’utiliser le pont dit ‘de Crimée’ ».
Ce pont, symbole pour Moscou de l’annexion de la Crimée à la Russie, est un couloir important pour l’approvisionnement des Forces armées russes dans le sud de l’Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, les Forces armées ukrainiennes l’ont attaqué à plusieurs reprises (notamment octobre 2022 et juillet 2023), permettant de l’endommager mais pas de le rendre inopérant. Depuis, les autorités russes ont renforcé les contrôles, interdisant de filmer et photographier le pont. Un canal Telegram spécifique a été créé pour informer sur la situation opérationnelle du pont, qui est régulièrement fermé.
Le 25 février justement, une file de véhicules s’est créée aux abords du pont : quatre heures après la fermeture provisoire du pont, 140 véhicules se pressaient du côté de Taman, et 170 du côté de Kertch. Le même jour, des dizaines de chars russes T-62 ont été observés à Eupatoria (Crimée), acheminés par voie ferroviaire.
Sources : chaîne Telegram du responsable du Renseignement militaire ukrainien, Charter97, mosregtoday.ru.
