Union économique eurasiatique : une avancée douanière, sans le Président biélorusse

Par Céline Bayou (sources : Kommersant, Vedomosti, Belta.by)

Les présidents de 4 des 5 pays membres de l’Union économique eurasiatique (UEE) se sont réunis le 26 décembre à Saint-Pétersbourg et ont adopté le code douanier de l’Union, en discussions depuis trois ans. Si les présidents russe, arménien, kazakhstanais et kirghize étaient présents, le document a toutefois dû être approuvé en l’absence du président biélorusse, qui a décliné l’invitation au sommet à la dernière minute.

Ce code douanier viendra remplacer à partir du 1er juillet 2017 celui de 2009 et marque l’aboutissement d’un processus de négociations difficiles entre les membres de l’Union. Il se traduira notamment par la simplification numérique des procédures douanières.

Mais la réunion semble avoir été surtout marquée par l’absence inattendue d’Alexandre Loukachenko, qui n’a pas justifié sa décision. Le doute a été instillé par le président du Parlement biélorusse Vladimir Andreïtchenko qui, lors d’une intervention à Moscou le même jour dans le cadre de l’Union russo-biélorusse, s’est plaint des «mesures protectionnistes habituelles» des pays de l’UEE. Il a jugé que la situation au sein de cette union ne répond pas aux intérêts de son pays et a rappelé que, depuis le 1er janvier 2015, aucune décision économique sérieuse n’a été prise. Pour lui, l’UEE se transforme peu à peu en projet politique.

En octobre, A.Loukachenko s’était déjà plaint auprès du Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, des mesures protectionnistes adoptées par les États membres de l’UEE.

Si l’absence du Président biélorusse ne constitue pas un problème technique (le texte avait été approuvé préalablement et lui sera envoyé pour signature), elle semble révéler un malaise plus général au sein de l’UEE. Le président kirghize aurait ainsi rechigné à signer le texte lors de cette session. La veille, Almazbek Amtabaev avait lui aussi critiqué cette Union qui apporterait plus de points négatifs que d’avantages à son pays.