L’usine de papier lituanienne Grigeo située à Klaipeda aurait déversé ses eaux usées intentionnellement dans la lagune de Courlande. Une enquête a été diligentée et elle pourrait impliquer l’équipe de direction qui semble avoir été parfaitement informée de ces déversements nocturnes systématiques.
Le coût de la dépollution du site pourrait s’élever à plusieurs dizaines de millions d’euros et la direction de l’entreprise s’est déjà engagée à compenser les dommages environnementaux. Gintautas Pangonis, PDG et principal actionnaire de Grigeo, a présenté ses excuses et précisé que les eaux non traitées avaient été déversées via un tube d’urgence débouchant en partie dans la lagune. Il était en revanche dans l’incapacité d’évaluer pour le moment le volume déversé. G. Pangonis a annoncé la création d’un fonds de dépollution et a dit qu’il ferait appel à des experts internationaux.
Dès la révélation du scandale au cours de la première semaine de janvier 2020, un certain nombre de clients de Grigeo (qui produit des cartons, papiers, mouchoirs en tissus) ont fait part de leur décision de cesser, provisoirement du moins, toute collaboration avec l’entreprise lituanienne. Au moins cinq entreprises lituaniennes se fournissent auprès de Grigeo pour ensuite alimenter l’entreprise suédoise IKEA. Or cette dernière a publiquement fait savoir qu’elle veillerait à ne plus travailler avec des fournisseurs collaborant avec Grigeo. C’est ainsi que Vilniaus Baldai, qui vend la totalité de sa production à IKEA, a annoncé la rupture de ses contrats avec Grigeo et la recherche immédiate de fournisseurs de substitution, polonais ou néerlandais.
Le maire de la municipalité de Neringa a estimé que la majeure partie des eaux usées déversées dans la lagune ont dû être transportées vers la mer Baltique par les vents dominants, réduisant l’impact sur l’espace lagunaire mais laissant craindre une pollution atteignant les côtes lettones.
Sources : LRT.lt, BNS, The Baltic Course.