Russie : de nouvelles sanctions si les marins ukrainiens ne sont pas libérés ?

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a réagi aux propos tenus par l’Ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, Andreï Melnik, qui a évoqué la possibilité d’instaurer de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie en raison de la détention de 24 marins ukrainiens, arrêtés le 25 novembre 2018 lorsque leurs trois navires ont été arraisonnés par la Russie à proximité du détroit de Kertch.

Le 25 mai 2019, le Tribunal international du droit de la mer de Hambourg, qui veille à l’application de la convention des Nations unies sur le droit de la mer, a en effet demandé à la Russie de libérer immédiatement les marins ukrainiens. L’Ambassadeur ukrainien y a vu une « victoire diplomatique » et a déclaré que, si la Russie n’obtempérait pas, Kiev pourrait demander à l’Allemagne d’adopter de nouvelles sanctions.

Selon M. Zakharova, rien ne justifierait l’introduction de ces nouvelles sanctions, mais « nous avons bien compris qu’il n’y a pas besoin de trouver des raisons pour instaurer ces sanctions ; elles viennent au fil de l’eau. »

Pour le directeur adjoint de l’Institut d’histoire et de politique de l’université pédagogique de Moscou Vladimir Chapovalov, cette tentative de la part de l’Ukraine serait « étrange et peu sérieuse ». Pour lui, « la volonté de négocier, y compris avec nos concitoyens des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, la volonté de respecter les accords de Minsk, l’abandon d’une politique de persécution de certains pour des motifs politiques et linguistiques, voilà ce qui pourrait faire de l’Ukraine un pays civilisé ». Or, V. Chapovalov voit dans les déclarations de l’Ambassadeur une prolongation de la politique menée par le président précédent, Piotr Porochenko.

Sources : Gazeta.ru, Kommersant, Ukrinform, Politexpert.net.