Le 16 mai 2019, le Parlement du Kosovo s’est réuni en séance plénière pour examiner, notamment, une proposition de résolution portant sur le génocide serbe au Kosovo, l’établissement d’une commission d'État chargée de la création du Tribunal destiné à juger les responsables de ce génocide, la construction d’un lieu de mémoire et l’institution d’une journée commémorative. Le lendemain, avec 79 voix sur 120 et sans opposition, les parlementaires ont adopté cette résolution « contre le génocide, les crimes de guerre et contre l'humanité commis au Kosovo par l'ancien régime de l'État serbe ». Pour le Président de l'Assemblée du Kosovo, Kadri Veseli, ce vote doit permettre de rendre justice aux victimes « du génocide que la Serbie a perpétré sur le peuple du Kosovo » pendant la guerre.
Cette décision a fortement mécontenté le voisin serbe qui y voit une nouvelle provocation de Pristina à son encontre. Le président de la République Aleksandar Vučić et le chef du Bureau du Kosovo-Metohija (KiM) Marko Djuric ont déclaré que la Serbie ne voulait pas entrer en conflit avec Pristina, mais qu'elle ne se soustrairait pas pour autant à son obligation de protéger les Serbes de cette région contre d'éventuelles persécutions. Belgrade souhaite notamment protéger 26 policiers serbes du Nord Kosovo qui, selon certaines rumeurs, pourraient être prochainement interpellés dans le cadre d'une affaire de lutte contre la corruption. En réponse à l'initiative kosovare, l'Assemblée nationale serbe doit organiser le 27 mai une séance parlementaire sur la situation au Kosovo-Metohia à laquelle sont invités A. Vučić, le Premier ministre Ana Brnabic, ainsi que M. Djuric.
À l'approche des élections du 19 mai 2019 convoquées par le Président Hashim Thaçi dans les quatre municipalités démissionnaires du Nord Kosovo (Kosovska Mitrovica, Leposavic, Zvecan et Zubin), la tension était encore montée d'un cran. Pristina avait précisé vouloir déployer 176 policiers pour garder les bureaux de vote des enclaves serbes et assurer la sécurité lors des scrutins. Cette annonce avait été perçue par Belgrade comme une tentative d'intimidation de l'électorat serbe. In fine, environ 43 % des électeurs se sont rendus aux urnes le 19 mai et « La liste serbe », l'organisation politique qui gère les quatre municipalités, a remporté les élections avec une majorité confortable, notamment à Zubin (98,35 % contre 79,18 % lors de l’échéance précédente). Malgré la victoire des nationalistes, la relation demeure actuellement tendue entre Pristina et Belgrade.
Sources : Novosti RS, Politika, Tanjug, Klan Kosova TV, Anadolu Ajansı.