Russie : la Chine promeut une Route polaire de la soie dans l’Arctique russe

La compagnie chinoise publique COSCO (China Ocean Shipping Company) s’intéresse de plus en plus sérieusement à la route maritime arctique, ouverte de juin à octobre. Au cours des cinq dernières années, elle a même été la compagnie de transit qui a le plus utilisé les eaux russes arctiques, avec 22 traversées successives : les 2 premiers chargements ont été réalisés en 2013 et 8 sont intervenus en 2018 (soit la quasi-totalité des 491 000 tonnes de marchandises transportées alors par cette route). Sur les 130 navires que détient la compagnie chinoise, seule une poignée est apte à naviguer dans les eaux polaires.

En septembre 2018, COSCO a relié Lianyungang à Rouen en 32 jours après avoir emprunté la voie arctique Nord-Est. Soit un gain d’une dizaine de jours et de plus de 600 tonnes de carburant, même s’il a fallu recourir à un brise-glace russe non loin du détroit de Béring. Il s’agissait de livrer à la France des pales d’éolienne produites en Chine.

Aujourd’hui, COSCO confirme son intérêt pour cette voie arctique : il s’agit de développer la « Route polaire de la soie » et les échanges commerciaux entre la région nord-atlantique et l’Extrême-Orient.

Lors d’une conférence organisée à Shanghai, le Directeur du marketing et des ventes de COSCO, Chen Feng, n’a pas souhaité s’engager sur le nombre de voyages prévus mais a annoncé une augmentation des trajets dans l’année à venir. Outre les avantages présentés par les gains de temps et de carburant (donc l’atout environnemental promu par cette route), C. Feng a cité l’absence de piraterie sur cette voie, ce qui est un atout indéniable comparé à la route du Sud, via le canal de Suez ou autour de l’Afrique. Il a précisé que la plupart des chargements se feraient à partir de Chine, mais que COSCO envisageait aussi d’en réaliser à partir de Corée du Sud et du Japon. L’entreprise souhaite également charger à partir de la région nord-atlantique (Europe, Amérique du Nord) à destination de l’Extrême-Orient.

Sources : The Barents Observer, Arctic Today, Safety4Sea.