Le ministère tadjik des Affaires étrangères a lancé le 27 avril au soir une recommandation urgente à l’attention de ses ressortissants, les enjoignant à sursoir momentanément à tout déplacement en Russie, quel que soit le moyen d’acheminement, sauf raison impérieuse. La veille, le ministère avait indiqué que des Tadjiks se voyaient désormais refuser massivement l’entrée sur le territoire de la Fédération de Russie, et ce sans justification, sujet qui avait d’ailleurs fait l’objet d’un échange avec l’ambassadeur de Russie à Douchanbé Semion Grigoriev.
Par exemple, depuis le 22 avril, près de 180 automobiles immatriculées au Tadjikistan auraient été retenues à la frontière entre le Kazakhstan et l’oblast russe d’Orenbourg, objets de contrôles serrés. Depuis l’attentat du Crocus City Hall intervenu le 22 mars près de Moscou, qui a fait morts et qui est attribué à des ressortissants tadjiks, ces derniers sont l’objet de contrôles insistants et d’actes xénophobes à travers la Russie.
Le ministère tadjik du Travail note d’ailleurs un afflux de travailleurs migrants tadjiks en provenance de Russie. Ce ministère estime que plus de 652 000 Tadjiks se sont rendus en Russie en 2023 pour y travailler, généralement dans le bâtiment ou dans l’agriculture. Traditionnellement, leurs transferts d’argent à destination de leur pays d’origine comptent pour un tiers du PIB du Tadjikistan.
Sources : Asiaplustj.info, Meduza.io, RFE/RL.
