Le 25 avril 2021, les Albanais éliront pour 4 ans une nouvelle assemblée nationale composée de 140 parlementaires. Dans ce contexte et alors que plusieurs membres de son mouvement, le Parti socialiste d’Albanie (PSSh), sont accusés de corruption, le Premier ministre Edi Rama a entamé une purge d’une partie des cadres et députés sortants candidats à la législature, afin de neutraliser l’argumentation de l’opposition lors de la campagne électorale. Parmi ces nombreux départs, celui de la professeure de droit Vasilika Hysi a profondément surpris la plupart des militants du PSSh, car cette dernière est l’un des rédacteurs de la réforme de la justice, une des fiertés d’E. Rama.
Le 5 mars, le député Besnik Baraj a annoncé à son tour qu’il ne serait pas candidat à sa réélection, justifiant cette décision par sa volonté d’« ouvrir la voie aux jeunes du Parti socialiste ». Le motif peine à convaincre alors que les potentiels remplaçants des purgés sont loin d’être tous jeunes et, surtout, alors que ces successeurs désignés sont tous des proches ou des alliés d’Edi Rama.
La liste des purgés dépassant celle des cadres du parti accusés de corruption, E. Rama a semé un vent de panique au sein de son mouvement. Beaucoup semblent penser que le Premier ministre profite de l’occasion pour éloigner certains de ses opposants. Ainsi, à Vlora, la démission du maire Dritan Leli est demandée ; l'ancien ministre Fatmir Xhafaj est aussi pris pour cible par les proches du chefs du gouvernement ; d’autres membres du parti, candidats à leur réélection, sont menacés à la fois à Tirana (comme Ditmir Bushati) et à Berat...
E. Rama est Premier ministre de l’Albanie depuis le 15 septembre 2013 ; mais il est également président du PSSh, et tout laisse à penser qu’il entend bien le rester. Dans la soirée du 8 mars, date à laquelle les listes des candidats ont été déposées, les derniers départs ont été annoncés, achevant d’écarter la concurrence. Quant à ceux qui ont conservé leur place sur les listes du parti, ils savent qu’ils ont tout intérêt à rester loyaux envers E. Rama s’ils veulent poursuivre leur carrière de politiciens.
Sources : Koha Jone, Jugulajm.