Le 11 mai, les électeurs albanais se sont rendus aux urnes à l’occasion des élections parlementaires. Au terme du scrutin, le Parti socialiste (formation du Premier ministre Edi Rama), qui avait fait campagne sur l’adhésion rapide du pays à l’Union européenne, est arrivé largement en tête (52,14 %) et a été soutenu par les Albanais à l’étranger (54,17 %). Ce sont surtout les régions du sud de l’Albanie qui ont voté pour le PS, notamment celles de Fier (62,8 %), Gjirokäster (62,23 %) et Elbasan (60,48 %). Le parti obtient également de très bons résultats dans les districts de Vlöre (58,72 %), Berat (57,64 %), Dibër (56,19 %) et Korçë (54,32 %). Ainsi le PS a remporté 83 sièges sur 140, soit 7 de plus que lors du dernier scrutin.
Le Parti Démocratique d’Albanie (PDSH) - Alliance pour une Grande Albanie est arrivé loin derrière (34,27 %) et s’est révélé moins soutenu que le PS par la diaspora albanaise (28,17 %). Il a remporté 50 sièges au Parlement (contre 63 lors des dernières élections). Les 9 autres partis ont obtenu des résultats très modestes : seuls le Parti social-démocrate Mundësia et la coalition « Nisma Shqipëria Bëhet » ont réussi à dépasser la barre des 3 %.
Contestant la légitimité de ces résultats et en réaction à leur officialisation par la Commission centrale électorale, le Parti Démocratique - Alliance pour une Grande Albanie a organisé le 16 mai un rassemblement protestataire sur le boulevard Zogu i Parë, au niveau des bâtiments du ministère de la Justice et à quelques mètres de la place Skënderbej, où se tenait dans le même temps le sommet des dirigeants européens. Sali Berisha, dirigeant ce parti, a dénoncé « l’utilisation de centaines de millions d’euros pour acheter la volonté des citoyens albanais » par le PS. Flamur Noka, secrétaire général du PDSH, a affirmé que « le crime organisé a[vait] mené à la distorsion des résultats ». Une partie des dirigeants de l’opposition s’en sont pris verbalement à des journalistes, agression dénoncée par l’Association des journalistes d’Albanie.
Le 23 mai, lors d’une conférence de presse, Sali Berisha a repris ses critiques en qualifiant le scrutin de « farce électorale » et a précisé qu’il poursuivrait son combat pour que les Albanais « puissent voter librement et avoir des élections équitables ».
Sources : ATA, KQZ (site de la Commission centrale électorale).