Par Céline Bayou (sources : Natural Gas Europe, SOCAR)
La compagnie publique azerbaïdjanaise Socar est en pourparlers avec son homologue russe Gazprom pour des achats de gaz à la Russie. Ceux-ci permettraient au pays de répondre à la demande intérieure, tandis que des gaz associés seraient injectés dans les réservoirs pétroliers. Il s’agit de maintenir ainsi la pression nécessaire pour éviter une chute de la production du principal complexe de gisements pétroliers du pays, Azeri-Chirag-Güneshli (ACG).
Ce champ offshore assure la plus grosse part de la production pétrolière azerbaïdjanaise mais connaît une baisse inexorable depuis 2010 : la production est passée de823 100 barils par jour à 630 000 en 2015. Alors que la demande intérieure augmente et que Socar doit couvrir ses engagements de livraisons vis-à-vis de la Géorgie et du Nakhitchevan, la compagnie azerbaïdjanaise se trouve de plus en plus souvent en difficultés.
La production gazière azerbaïdjanaise, elle, est stable mais victime de son succès, tant dans le pays que sur les marchés extérieurs. La Turquie, notamment, achète environ 6 milliards de m3 de gaz par an, provenant du gisement de Shah-Deniz 1 (qui en produit 10 milliards), et a même formulé le souhait d’accroître sa demande. Il y a peu, la compagne turque Botaş n’achetait pas la totalité des volumes prévus contractuellement et acheminés via le gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum. Dès lors, l’Azerbaïdjan pouvait en disposer.