Baltique : un mur de drones pour protéger les frontières

Le 24 mai à Riga, les ministres de l’Intérieur d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Pologne, de Finlande et de Norvège ont évoqué la création d’un « mur de drones » le long de leurs frontières avec la Russie.

Le ministre estonien de l’Intérieur Lauri Läänemets a fait part de son projet d’équiper toute la frontière orientale de son pays ainsi que les principales villes d’une technologie permettant de détecter et repousser les drones. Après les épisodes de la semaine passée (publication par les autorités russes d’un projet de loi mettant en cause les frontières maritimes en mer Baltique, retrait des bouées matérialisant la frontière russo-estonienne au milieu de la rivière Narva), et alors qu’il est de plus en plus difficile de pénétrer physiquement sur le territoire estonien, la frontière étant de plus en plus sécurisée, le ministre estonien a estimé que Moscou tenterait vraisemblablement de perturber les pays voisins, notamment à l’aide de drones.

Les enseignements de la guerre en Ukraine montrent que la course technologique nécessite pour chaque adversaire d’avoir un temps d’avance, avant que des contre-mesures ne soient adoptées. Il s’agit donc de doter les pays de la région de dispositifs de détection et de contrôle des drones, aptes si nécessaires à les abattre.

La ministre finlandaise de l’Intérieur Mari Rantanen, dont le pays partage plus de 1 300km de frontière avec la Russie, a noté qu’une surveillance classique, à l’aide de clôtures, d’un tel espace n’était pas possible. Dès lors, le drone s’avère un outil efficace, même si la ministre doute de la mise en service rapide d’un tel système.

La ministre lituanienne de l’intérieur Agnė Bilotaitė a estimé que ce mur de drones permettrait en outre de lutter contre la contrebande. Le service des gardes-frontières de Lituanie a récemment créé une unité de drones et acquiert actuellement des drones et des systèmes anti-drones. Pour cela, les pays envisageraient de recourir aux fonds européens.

Par ailleurs, les ministres des six pays ont décidé d’organiser des exercices conjoints d’évacuation, afin de tester l’organisation mais aussi la solidarité mutuelle.

 

Sources : lrt.lt, ERR.ee, BNS.