À l’approche de l’élection présidentielle qui se tiendra le 9 août 2020, la vie politique et citoyenne du Bélarus semble s’éveiller. Ainsi, fin mai, le bloggeur et défenseur des droits de l’Homme Sergueï Tikhanovski a été arrêté, amenant sa femme à le remplacer dans sa course à la présidentielle. Au même moment, des manifestations ont eu lieu pour demander à Aliaksandr Loukachenka – président depuis 1994 – de quitter le pouvoir.
De leur côté, les missions diplomatiques du Royaume-Uni et de l’Union européenne (UE) ont appelé les autorités bélarusses à favoriser un scrutin libre et à autoriser la présence d’observateurs internationaux.
La proposition a fait réagir Dmitri Mezentsev, ambassadeur de Russie à Minsk, qui a accusé les « Occidentaux » de planifier la déstabilisation du pays en marge de la campagne électorale. Selon le diplomate russe, les Américains, aidés par l’UE et le Royaume-Uni, souhaiteraient « séparer » le Bélarus de la Russie en suivant les recommandations faites dans les années 1990 par l’ex-conseiller à la présidence américaine Zbigniew Brzezinski.
Pour D. Mezentsev, les événements de 2014 en Ukraine auraient bien fait partie d’une stratégie américaine d’isolement de la Russie digne de la doctrine de Containment en place durant la Guerre froide. Dans la droite ligne de ces déclarations, le Président bélarusse a déclaré le 10 juin qu’« il n’y aura[it] pas de ‘Maïdan’ au Bélarus » et qu’il ramènerait les gens « à la raison».
Sources : Nastoiachtchee Vremya, RIA Novosti, Interfax.