Le 11 juin 2020, à l’occasion d’une conférence téléphonique sur les dossiers de santé publique, le vice-Premier ministre en charge des Affaires européennes Bujar Osmani a informé le gouvernement macédonien d’un nombre important de décès à l’hôpital des maladies infectieuses de Skopje. Il a demandé la création d’une commission d’enquête chargée d’évaluer d’éventuels dysfonctionnements au sein de cet établissement lors de la pandémie de Covid-19.
Cette suggestion a vexé l’ensemble des médecins de la Commission des maladies infectieuses, présents lors de l’échange, certains reprochant au ministre de salir la réputation des personnels de santé, acte facile « quand on est assis dans un fauteuil, loin du risque d’infection par le coronavirus ».
Ils ont été d’autant plus blessés que ces propos émanaient de fait d’un de leurs collègues, le vice-Premier ministre étant lui-même médecin. Ils s’attendaient de sa part à plus de compréhension quant à leurs difficultés en période de pandémie, en particulier concernant la situation des internes. En effet, plusieurs d’entre eux n’ayant pris leurs fonctions que depuis quelques mois manquaient d’expérience au début de la crise.
Ils ont donc invité B. Osmani à prendre personnellement la direction de la Commission des maladies infectieuses et à venir travailler à leurs côtés. Ils ont également rappelé que, pendant que B. Osmani se faisait photographier lors de de ses conférences de presse, des soignants « risquaient leur vie, s’épuisaient et n’ont pas pu voir leurs familles ». La rupture semble désormais consommée entre le politicien et ses anciens collègues.
Sources : Vecer, SDK, Daily MK, Time MK.