Bélarus : la répression au service de la lutte contre le déficit de main-d’œuvre

Depuis plusieurs années, le Bélarus est confronté à un manque de personnel, qui va s’aggravant. Si l’on se fie aux offres d’emploi déposées par les employeurs auprès de l’Agence nationale pour l’emploi, 205 000 personnes manqueraient actuellement au marché du travail à travers le pays.

C’est à Minsk que le manque de main-d’œuvre est le plus criant, alors que 56 555 postes ne sont pas pourvus, spécifiquement dans les secteurs de l’informatique, du commerce et de la santé.

Le président en exercice Aliaksandr Loukachenka s’est à plusieurs reprises inquiété de la situation, dénonçant les « fainéants et bons à rien » qui, à travers le pays, ne rejoignent pas le marché du travail. Le ministre de l’Intérieur Ivan Koubrakov lui a emboité le pas, multipliant les descentes de police contre ceux qui se garderaient de rejoindre la cohorte des travailleurs, afin de les amener à s’adresser aux agences pour l’emploi, et traquant les « personnes dépendantes ».

Les licenciements pour raisons politiques et l’exil de spécialistes hors du Bélarus ne semblent pas être au nombre des causes identifiées par les autorités pour expliquer ce déficit.

Sources : Zerkalo, Charter97.