Bélarus : Minsk prêt à équiper sa flotte d’avions en armes nucléaires russes

Le président en exercice du Bélarus, Aliaksandr Loukachenka, a déclaré le 26 août que son pays avait rééquipé ses avions SU-24 et donné son accord au Président russe Vladimir Poutine, de façon à ce que la flotte bélarusse puisse transporter des armes nucléaires russes.

« L’Occident doit comprendre que ni ses hélicoptères ni ses avions ne le sauveront s’il opte pour l’escalade. Avec Poutine, nous avons dit à Saint-Pétersbourg [le 25 juin] que nous mettrions les avions bélarusses Su en état de transporter des armées nucléaires. Vous pensiez que nous ne faisions que jacasser ? Tout est prêt ! », a affirmé A. Loukachenka devant des journalistes réunis à Minsk. « Ce ne serait pas une bonne idée de se lancer dans une escalade avec le Bélarus parce qu’il s’agirait d’une escalade avec l’État de l’Union, qui est doté en armes nucléaires. S’ils commencent à créer des problèmes… la réponse sera immédiate », a-t-il menacé.

Pour autant, il n’a appuyé ses dires d’aucune preuve. Le Béarus ne dispose pas de son propre arsenal nucléaire et a dû mettre hors service sa flotte d’avions Su-24 depuis une dizaine d’années. Ce qui n’exclut évidemment pas leur remise en état. Lors de leur rencontre à Saint-Pétersbourg en juin, V. Poutine a promis à son homologue bélarusse de lui fournir des missiles Iskander-M d’ici quelques mois.

Depuis le 24 février, sans participer directement à la guerre lancée par la Russie en Ukraine, Minsk fournit un soutien technique à la Russie, notamment en permettant aux forces armées russes de pénétrer en Ukraine via le Bélarus.

Dans le même temps, A. Loukachenka a estimé que l’indépendance de son pays restait immuable. Il a affirmé qu’avec ceux qui pensaient le contraire, il préférait ne pas parler, allusion à la récente déclaration du chancelier allemand qui a affirmé avoir entendu V. Poutine mettre en doute la légitimité des États ukrainien et bélarusse : « Quel que soit l’État qu’ils représentent : c’est comme ça avec les Américains, avec les Français depuis Chirac. Et ça le restera. Alors ne prêtez pas attention aux bavardages de ce gamin. Il va grandir un peu, si les Allemands ne le jettent pas dehors, et il va comprendre qu’il n’est qu’un moulin à paroles. C’est tout. »

Sources : Belta.by, Telegraph.co.uk, RFE/RL