Bulgarie : Rumen Radev, seul homme fort du pays?

À la suite de la chute du cabinet Petkov, les grandes formations politiques n’ayant pas réussi à s'entendre pour former un nouveau gouvernement, de nouvelles élections parlementaires ont été convoquées pour le 2 octobre 2022 par le président Rumen Radev qui a dissous la 47e Assemblée nationale le 2 août.

En attendant cette échéance, le Premier ministre sortant Kiril Petkov a transmis sa charge à son successeur Galab Donev dès l'annonce de la dissolution du parlement. L’intéressé, un homme politique indépendant ayant exercé les fonctions de ministre du Travail et des Affaires sociales sous le gouvernement de Stefan Yanev (de mai à décembre 2021), a été nommé à ce poste par le président R. Radev (soutenu par le Parti socialiste - BSP). À l’instar du chef de l'État, il a reçu une formation militaire au sein de l'armée de l'air, ce qui rapproche les deux hommes. G. Donev est à la tête d’un gouvernement intérimaire (dit technique) ayant pour mission d’expédier les affaires courantes. R. Radev, qui est désormais le seul homme fort du pays, a également limogé 25 des 28 gouverneurs de district du pays après la dernière réunion de son cabinet : l’ensemble de ces hauts fonctionnaires (principalement d’anciens officiers supérieurs de l’armée et de la police) seront en charge de la bonne tenue des prochaines élections.

Les nouveaux ministres du gouvernement nommé par R. Radev lancent régulièrement quelques piques ciblant leurs prédécesseurs. C’est le cas des critiques adressées au cours des derniers jours à Kornelia Ninova, présidente du BSP, par l’actuel ministre de l’Économie Nikolay Stoyanov, son successeur à ce poste. En réaction, le 21 août sur le plateau de la chaîne Nova TV, celle-ci a dénoncé ces attaques personnelles : le gouvernement chercherait à s’en prendre à sa formation politique et à la discréditer pour permettre à R. Radev, encore très populaire, d’en prendre ensuite le contrôle. Son parti serait perçu comme « désobéissant » par la présidence, car il n’a pas formé d’alliance avec le GERB et le Mouvement des Droits et Libertés. Selon K. Ninova, R. Radev chercherait faire du BSP non pas le parti de la majorité gouvernementale, mais celui de la présidence et un outil d’assise de son pouvoir.

Sources : Mediapool, BNR, Dnevnik, Standart.