« À l'étranger, on me traite souvent de dictateur, mais ce qui est important, ce sont les réalisations accomplies dans l'histoire du Bélarus souverain », a déclaré le président en exercice du Bélarus le 15 mars lors d'une réunion organisée à l'occasion du 30ème anniversaire de la Constitution du pays. « Nous avons créé notre propre histoire. Nous avons également écrit nos propres lois. Depuis un tiers de siècle, nous vivons sous la pression informationnelle, politique et économique. Pendant tout ce temps, ils ont qualifié Loukachenka de dictateur et de Président autoritaire. D'accord, qu'ils le fassent. Le plus important, c'est ce que nous avons accompli. »
Et de citer des richesses nationales intactes, la souveraineté, la sécurité et la paix sur le territoire national, la prospérité croissante des citoyens, l’ordre et la tranquillité. Le président en exercice a estimé avoir tenu ses promesses depuis 30 ans, notamment dans la sphère économique : « Vous vous rappelez l’hyperinflation que nous avons connue après la fin de l’URSS. Aujourd’hui, l’inflation n’excède pas 6 % ». De même, le pays ne connaîtrait pas de chômage mais souffrirait plutôt d’un manque de main-d’œuvre. La dette publique ne dépasserait pas 32 % du PIB et le pays serait dans le top 5 des pays producteurs de biens agricoles. Il exporterait 65 % de sa production industrielle : « Si tout allait mal, nous ne vendrions pas ces produits à l’étranger. » Et le Bélarus serait connu pour son niveau de développement humain et les qualités intellectuelles de la nation.« Toutes ces données ne sont pas les nôtres, mais les leurs, celles de nos opposants ».
Pour A. Loukachenka, une telle dynamique de développement ne répond évidemment pas aux attentes de ceux qui jugent que le Bélarus n’est pas assez démocratique : « Nous savons maintenant ce qu’ils entendent par démocratie. Nous savons ce que signifie être un pays ‘démocratique’ aux yeux de l’Occident. Il s’agit, comme nous l’étions au début des années 1990, d’un pays faible, pauvre et humilié. Ou semblable à certains de nos voisins, qui manifestent sur les places et dans les rues, qui changent de gouvernement comme de gant, qui vivent en suivant les consignes de Washington. Si nous devons faire un choix entre l’attitude bienveillante des hommes politiques d’Europe occidentale et la qualité de vie des Bélarusses, notre dignité nationale et notre souveraineté, le choix est évident. »
Le président en exercice est revenu sur sa réélection controversée de l’été 2020 et jugé que Dieu avait aidé le Bélarus, ce qui aurait évité une guerre : « Ils [les opposants] auraient amené les troupes de l'OTAN ici. Imaginez la réaction de la Russie : des troupes de l'OTAN près de sa frontière, près de Smolensk. Cela aurait été une guerre nucléaire », mais « nous avons survécu. Dieu nous a aidés. Ce n'est pas le président qui s'est promené avec une mitrailleuse, accompagné de son enfant... Non. Non, Dieu nous a protégés. » A. Loukachenka a estimé que la situation était encore plus dangereuse aujourd’hui et que les forces hostiles avançaient masquées : « Nous marchons sur une glace fine. Un faux pas de plus et nous échouerons. Personne ne nous sauvera. Nous ne serons pas capables de nous protéger et de nous sauver. Les requins qui nous entourent sont si gros qu'ils nous mangeront avant que nous nous en rendions compte », a-t-il averti.
Sources : BelTA.by, sb.by, Belarus.by.