Bélarus/Pologne : la crise migratoire se prolonge

Le 11 septembre, les autorités bélarusses ont procédé à l’évacuation de plusieurs dizaines de migrants qui se trouvaient depuis près d’un mois sur son territoire, à proximité de la frontière polonaise qu’ils tentaient de franchir. Situées non loin de la ville polonaise de Terespol, ces personnes n’avaient pas réussi à franchir la délimitation vers l’Union européenne.

Le 11 septembre, le flux de migrants tentant de pénétrer en Pologne depuis le Bélarus était déclaré « stable » par les garde-frontières polonais qui affirmaient avoir intercepté 244 migrants. Quatre personnes étrangères (citoyens d’Iran, du Cameroun, de Géorgie et du Tadjikistan) ont été arrêtées ce même jour pour avoir aidé des migrants à traverser illégalement la frontière. Les autorités polonaises ont déclaré que, désormais, les étrangers aidant au franchissement illégal des frontières se verraient expulsés vers leur pays d’origine dans les 48h et seraient interdits d’entrer dans l’espace Schengen durant 5 ans.

En Pologne, l’état d’urgence a été décrété le 2 septembre dans les voïvodies de Lublin et Podlaski sur décision du Président Andrzej Duda, pour une durée reconductible de 30 jours, afin d’éviter une « crise migratoire sérieuse ».

Alors que le Président russe affirme que les leaders européens lui ont demandé de faire pression sur les autorités bélarusses afin de stopper ce flux de migrants (ce que V. Poutine dit avoir refusé de faire), le politologue bélarusse AndreÏ Kazakevitch estime que cette situation ne sert pas les intérêts russes : l’analyste y voit plutôt une source supplémentaire de pression dans la région et des risques pour Moscou dans la mesure où, parmi ces candidats à l’exil, certains pourraient, en voyant les portes de l’UE fermées, décider de se diriger vers la Russie.

Sources : Belsat.eu, Polskie Radio, Khartia-97.