Bélarus : retrait de McDonald’s et préférence nationale

Après l’annonce par la franchise KSB Victory, qui exploite les restaurants McDonald’s au Bélarus, du changement de nom de l’enseigne au profit, à partir du 22 novembre, de son ersatz russe Vkousno i totchka (Délicieux et c’est tout), le président en exercice du Bélarus Aliaksandr Loukachenka s’est réjoui, le 18 novembre devant un parterre de représentants du secteur agricole réunis en grande pompe à Minsk, de ce changement sur le marché local : « Dieu merci, McDonald’s s’en va ! »

« Nous allons devoir faire nous-mêmes ce que McDonald’s a fait – et, s’il le faut, encore mieux ! », a ironisé A. Loukachenka : « Nous aussi, nous savons comment couper du pain en deux, y mettre un morceau de viande, des pommes de terre et de la salade. » Et d’enchaîner avec un plaidoyer en faveur d’une nourriture exclusivement nationale : ce sont des entreprises bélarusses qui doivent prendre la place de l’enseigne américaine.

De fait, la plupart des ingrédients (pain, viande, salade…) qui composaient les burgers McDonald’s au Belarus était produits en Russie. Il est fort peu probable que cela change avec Vkousno i totchka. Seules les pommes de terre venaient de Pologne (entreprise dont la maison-mère se trouve aux Pays-Bas) et la question peut se poser de la suite de cet approvisionnement. La presse évoque le possible recours à une filiale de l’entreprise polonaise située en Egypte, voire l’apparition de concurrents russes. Il semble peu probable en tout cas que la pomme de terre bélarusse soit, à ce stade, envisagée pour produire les frites de la nouvelle enseigne. En revanche, les muffins de McDonalds étaient bien produits localement, à partir d’œufs bélarusses.

McDonald’s, comme d’autres enseignes occidentales (Coca-Cola, H&M, IKEA…) a quitté le marché russe au printemps dernier, en raison de la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine. Depuis, les plats de la nouvelle enseigne en Russie sont restés sensiblement les mêmes mais ont changé de nom. Le Coca-Cola a été remplacé par une autre boisson au nom local, produite par une entreprise appartenant à… Coca-Cola.

La raison du retrait de l’enseigne du marché bélarusse serait économique, liée à l’augmentation des coût logistiques et à la multiplication des problèmes d’approvisionnement. Dès lors, la partie bélarusse a fait le choix d’abandonner la franchise américaine et de se tourner vers la chaîne russe.

Sources : Charter97.org, Zerkalo.io, Insiderpaper.org.