Les domaines agricoles de la Fédération de Bosnie-Herzégovine (FBiH), autrefois compétitifs et qui permettaient de nourrir la population locale, ne sont plus en mesure de le faire. La production s’est en effet effondrée depuis le milieu des années 2010 : lors de la saison 2014/2015, ce sont 197 139 hectares qui avaient été ensemencés. Or, les terres arables qui l’ont été à nouveau à l’automne 2023 ne représentent plus que 31 430 hectares, soit six fois moins que lors de l’année de référence. Les importations de produits agricoles sont donc indispensables et cela conduit à une hausse inexorable des prix des denrées alimentaires.
Pour Damir Bećirović, docteur en sciences économiques, cette situation est liée à un manque de compétitivité globale de l’agriculture, même si certains secteurs, comme la production de viande de poulet, restent performants. Le scientifique met en cause un système de subventions inefficaces, qui servirait souvent à enrichir les individus, et il suggère que ces fonds soient « orientés vers la consolidation de la production, sa mécanisation et son automatisation, ainsi que vers des projets d’irrigation ».
La culture exemplaire est la plantation d’oliviers, où des techniques modernes sont appliquées avec succès. D. Bećirović estime qu’avec les connaissances, la mécanisation et l’irrigation des domaines, la Bosnie-Herzégovine pourrait rattraper la Croatie dans le secteur de la production d’huile d’olive d’ici dix ans.
Sources : Slobodna Bosna, Dnevni Avaz, Prijedor 24.