Bosnie-Herzégovine : nouvelles annonces sur le projet écologique de Korićani et Vlašić

Par Stéphan Altasserre (sources : Slobodna Bosna, Klix)

Le consortium Héritage turc, basé à Ankara, prévoit de construire la «zone écologique de Korićani et du mont Vlašić» (FBiH, canton de Bosnie centrale) qui pourrait employer 50.000 travailleurs. Ce projet, annoncé par les médias à la fin de 2015, puis en mars 2017, nécessite 4,2 milliards d’euros d’investissements pendant près de deux ans, soit près de quatre fois le budget de la Republika Srpska (RS, République serbe de Bosnie). En janvier 2018, le groupe d’investisseurs turcs a indiqué à la presse que les municipalités de Travnik (FBiH) et de Kneževo (RS) situées à proximité du site, seront associées au développement du projet, ainsi que le gouvernement de la RS. Il s’agit notamment de construire un aéroport (avec une piste de 1.300 mètres de longueur) et un terrain de golf à Kneževo. Des centres éducatifs, sanitaires, sportifs et touristiques, ainsi que des complexes hôteliers, des centres d’affaires et des villas de luxe seront édifiés à proximité. Les premières excavatrices devraient entrer en action au printemps 2018.

Tout comme les environnementalistes, Miroslav Matošević, directeur de l’Office du tourisme de la SBK (canton de Bosnie centrale), s’est positionné publiquement en faveur de l’édification de cette zone écologique: pour lui, ce projet accroîtra de manière significative l’attractivité du canton, notamment pour une clientèle originaire de certains pays européens (Slovénie, Serbie, Allemagne, Autriche) ainsi que des Émirats arabes unis.

Toutefois, certains acteurs régionaux émettent des doutes quant à la concrétisation du projet, à commencer par Skender Vakuf Bojan Obradovic, chef du Département de l’aménagement du territoire de Kneževo. Ce dernier estime que l’infrastructure routière locale n’est pas suffisante pour le développement du site et que l’ensemble du projet est irréaliste. Željka Cvijanović, Premier ministre de RS, ne cache pas lui non plus ses interrogations. Enfin, d’autres observateurs rappellent que le lancement des travaux avait déjà été annoncé pour le début de 2017, sans concrétisation.