Par Stéphan Altasserre (sources : Mediapool, BTV)
Le 5 juillet 2017, date anniversaire de la création du ministère bulgare de l’Intérieur, des milliers de policiers avaient manifesté pour demander une hausse des salaires (le Syndicat des employés du ministère de l’Intérieur, organisateur de l’événement, demandait alors le relèvement d’au moins 15% de la rémunération de base), ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de travail. Le mécontentement a grandi au cours du second semestre 2017, sans que ces fonctionnaires aient obtenu gain de cause.
La Bulgarie ayant pris la présidence du Conseil de l’Union européenne au début de l’année 2018, les principaux syndicats projetaient de profiter du passage des délégations étrangères pour les informer du conflit social et du montant moyen de leur salaire (665 levs/340 euros). Celles-ci se déplacent désormais plus régulièrement à Sofia dans le cadre des réunions de la gouvernance européenne.
Le jeudi 11 janvier 2018, prévenu des intentions des protagonistes, le Premier ministre Boïko Borissov a précipitamment réuni les représentants des syndicats à la tête de la contestation pour leur annoncer que 100 millions de levs (plus de 51 millions d’euros) seront prochainement débloqués pour augmenter les salaires des agents du ministère de l’Intérieur. Cette somme complètera celle d’un montant de 55 millions, déjà affecté aux salaires en décembre 2017. Elle devrait permettre une hausse moyenne de 10% du salaire de ces fonctionnaires. Le même jour, le ministère de l’Intérieur a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’un accord avec les syndicalistes, mais d’une initiative gouvernementale. D’ailleurs, les syndicats de policiers ont maintenu la manifestation revendicative qui se tenait le même jour à Sofia, même si le Syndicat des employés du ministère de l’Intérieur a publiait simultanément un communiqué remerciant B.Borissov de sa proposition de hausse salariale.
