Dans le cadre de la guerre entre le Conseil de défense croate (HVO) et l’Armée de Bosnie-Herzégovine, le dirigeant politique croate Dario Kordić avait participé à une série de décisions aboutissant à des crimes de guerre contre la population bosniaque. L’épisode le plus tragique fut le massacre de civils dans le village d’Ahmići (un peu plus de 500 habitants) : des unités spéciales (dont celle des Vitezovi – Les chevaliers) du HVO avaient tué 116 personnes, dont 32 femmes (la plus âgée était âgée de 81 ans), 10 enfants et un bébé de trois mois. Des actes considérés comme participant à un génocide de la population bosniaque.
Pour sa responsabilité dans ces événements, D. Kordić a été jugé à La Haye et condamné à 25 ans de prison. Pourtant, il réside actuellement en Croatie et n’est pas à la portée de la justice bosnienne.
Une vidéo où D. Kordić affirme qu’il ne regrette rien de ses actes et que « chaque seconde en valait la peine » a été diffusée sur les réseaux sociaux début juin 2023. Ces paroles sont suivies d’applaudissements de la part des personnes présentes auprès de lui lors d’un rassemblement nationaliste puis, ensemble, les participants entonnent la chanson de Miroslav Škora « Vrijedilo je ».
Le président du parti bosniaque (Bosanska stranka) Mirnes Ajanović a déposé plainte pour incitation à la haine nationale, raciale et religieuse, à la discorde et à l’intolérance entre les peuples constitutifs auprès du bureau du Procureur de Bosnie-Herzégovine. S’il est poursuivi et reconnu coupable, D. Kordić encourt théoriquement une peine de trois ans de prison.
Le député (Chambre fédérale des Peuples) et président du parti Peuple et Justice Elmedin Konaković a lui aussi réagi, en qualifiant « la déclaration du criminel de guerre D. Kordić [de] l'une des plus terribles de l’après-guerre en Bosnie-Herzégovine ».
Sources : Slobodna bosna, Oslobodjenje, Dnevnik, Klix.