Russie : une saison touristique en berne à Saint-Pétersbourg

Les hôtels de Saint-Pétersbourg souffrent du manque de clientèle étrangère. Le sujet a été abordé lors du Sommet économique de Saint-Pétersbourg qui s’est déroulé mi-juin dans la capitale du Nord.

Pourtant, d’après le vice-ministre du Développement économique Dmitri Vakhroukov, le secteur touristique russe serait en train de se remettre des conséquences de la crise sanitaire liée au Covid. La branche serait désormais confrontée à de nouveaux défis comme la hausse de la demande, l’adaptation des infrastructures de transport, les capacités en ressources humaines. « L’une des principales contraintes est le manque de chambres dans le pays. Au plus fort de la saison, les gens n’ont nulle part où aller ! »

La tendance à Saint-Pétersbourg est pourtant bien éloignée de ce tableau : l’offre d’hébergement y est désormais supérieure à la demande et le taux d’occupation des hôtels n’est satisfaisant qu’aux pointes de la haute saison.

En 2019, on estime que 10,5 millions de touristes ont séjourné à Saint-Pétersbourg, dont 4,9 millions d’étrangers, contribuant à 60 % du chiffre d’affaires des hôtels de la ville (jusqu’à 70 % dans les hôtels haut de gamme). Le contraste est saisissant mais, en 2022, seuls 350 000 touristes étrangers ont séjourné dans ces hôtels et n’ont contribué qu’à 8 % de leur chiffre d’affaires.

Selon Sergueï Korneev, président du comité de développement du tourisme de la ville, les touristes russes dépensent en moyenne 39 700 roubles par séjour sur les bords de la Néva, contre 65 000 roubles pour ceux en provenance de pays de la CEI (leur séjour est généralement plus long) et 113 500 roubles pour ceux en provenance d’autres pays. S’inscrivant en faux avec les propos du Ministre, S. Korneev souligne donc les spécificités du tourisme pétersbourgeois et son incapacité à retrouver une situation aussi satisfaisante que celle qui prévalait « avant la pandémie ».

Loin de rester les bras croisés, il travaille avec son comité à la promotion du potentiel touristique de sa ville en Chine, en Inde, au Moyen-Orient et dans la région Asie-Pacifique, ainsi que dans les pays de la CEI. Ce qui implique entre autres d’adapter l’offre aux attentes de cette clientèle encore peu connue. C’est en ce sens qu’à été créé à Saint-Pétersbourg, à l’initiative de V. Poutine, un Centre international de compétences en matière de tourisme et d’hôtellerie. Parmi les pistes de travail, le directeur de la société Nevskie Sezony Kirill Sokolov évoque la question des visas électroniques proposés aux ressortissants de certains pays (et de citer la Malaisie en tant que cible) ainsi que l’ouverture de cartes bancaires Mir pour faciliter les paiements sur place.

En outre, les acteurs du marché russe attendraient que l’Agence fédérale du transport aérien modifie sa politique restrictive d’accueil de compagnies aériennes étrangères.

Sources : DelovoÏ Peterbourg, Roscongress.org.