Bosnie-Herzégovine : un père de famille demande la démission des magistrats de la Haute cour de justice

Le 8 février 2016, alors qu’ils étaient partis se promener sur la célèbre promenade Velika Aleja d’Ilidza à Sarajevo, Dženan Memić, âgé de 22 ans, et sa petite amie Alisa Mutap ont été retrouvés gravement blessés. Le jeune homme est décédé de ses blessures sept jours plus tard à l’hôpital. Pour la jeune femme, dont les blessures étaient moins sévères, le pronostic vital n’était pas engagé.

Les enquêteurs ont privilégié la thèse de l’accident de circulation avec délit de fuite. Deux suspects, Ljubo et Bekrija Seferović, ont été identifiés après le visionnage des caméras de surveillance. Dans un premier temps, ceux-ci auraient confirmé lors de leurs auditions être à l’origine d’un accident de la circulation et avoir percuté les deux victimes avec leur camionnette, puis avoir tenté d’effacer les traces de l’accident en changeant certaines pièces de leur véhicule avant de fuir à Banja Luka (République serbe de Bosnie). Ils se sont ensuite rétractés. Selon la partie civile en revanche, les meurtriers ne seraient pas les Seferović, mais l’ex-petit ami d’Alisa Mutap et des comparses qui auraient porté des coups de batte de baseball à D. Memić.

En juillet 2018, le tribunal cantonal de Sarajevo a finalement acquitté L. et B. Seferović, semblant ainsi donner raison aux parents de la victime.

Le 30 novembre 2020, Muriz Memić, le père du jeune homme assassiné qui soutient que la mort de son fils est un crime non élucidé, a officiellement déposé une requête auprès de la Haute cours de justice au nom des associations « Dženan Memić » et « Put pravde » (chemin de la justice). Il ne demande pas moins que la démission des membres de cette institution judiciaire et celle du procureur Milan Tegeltija. Pour M. Memić, ce dernier serait un magistrat corrompu et la cour aurait commis « un crime » impardonnable à l’égard de sa famille, en protégeant les (vrais) meurtriers de son fils. Il a également déclaré que « la moitié de Banja Luka et la moitié de Sarajevo sait qui a tué » son fils, tout comme A. Mutap. Il fait régulièrement pression sur l’intéressée, qui s’est depuis mariée, afin d’obtenir les noms des coupables.

Sources : Slobodna Bosna, Doznajemo, Crna Hronika, Dnevni Avaz.