Bosnie-Herzégovine : une tribune diplomatique en faveur du droit de vote des Bosniens

Les ambassadeurs du « Quintette » (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni et États-Unis) auprès de l’OSCE, déterminés à soutenir les institutions démocratiques, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine, ont publié le 13 avril une tribune en faveur du libre exercice des Bosniens au droit de vote.

Cette initiative intervient à la suite d’un récent déplacement à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine : les intéressés ont pu observer avec satisfaction le dynamisme prometteur des acteurs de la société civile, qui œuvrent chaque jour pour créer un avenir meilleur pour leur pays. Mais ils ont aussi eu le désagréable sentiment que plusieurs dirigeants politiques nationalistes locaux faisaient délibérément obstruction à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle, programmée le 2 octobre prochain (scrutin uninominal majoritaire à un tour). Or, l’organisation de ce scrutin est une obligation prescrite par la Constitution fédérale et l’Accord de paix de Dayton. En effet, le 10 décembre 2021, le Parlement de la République serbe de Bosnie (RS), dont une partie des membres est proche du nationaliste Milorad Dodik (membre serbe de la présidence de Bosnie-Herzégovine), a voté en faveur d’un processus de retrait des institutions fédérales de cette entité. Il en découle un risque de sécession qui est pris encore plus sérieusement depuis le début de la guerre russe en Ukraine, les dirigeants nationalistes bosno-serbes étant proches du Kremlin.

Pour les cinq ambassadeurs, si l’entité serbe bloquait ou retardait cette élection, cela constituerait « une violation des droits démocratiques fondamentaux des citoyens ». D’où leur choix de rappeler avec force que l’organisation de la présidentielle est un préalable, non seulement à un nouveau rapprochement avec l’Union européenne, mais aussi pour offrir aux citoyens bosniens la paix, la démocratie, l’État de droit et la prospérité.

Les Balkans occidentaux ont parcouru un long chemin, mais il reste encore beaucoup de travail à faire et les cinq diplomates pensent que l’OSCE est un élément indispensable pour poursuivre ce voyage, de même qu’un partenaire important dans le processus de réforme de ce pays.

Sources : Oslobodjenje, Slobodna Bosna, Fokus.